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Dans les coulisses du zoo de Mulhouse

Elevage d'oiseaux

Pour les oisillons, la donne est différente. C'est la nourriture qui vient à eux ou plutôt à la main de Jean-François Lefevre, chef animalier, qui glisse avec sa seringue une portion dans le bec des Touraco de Fischer : « Chaque espèce a sa bouillie particulière : banane et poudre de protéines pour les touracos, viande prédigérée pour les vautours », indique-t-il.

Dans les coulisses du zoo de Mulhouse © Sandrine Bavard Dans les coulisses du zoo de Mulhouse

La régurgitation de maman vautour vous reste sur l'estomac ? C'est que la nature est cruelle... Imaginez que les soigneurs se transforment en prédateurs, et volent les œufs d'une première ponte, comme dans la nature. Ils élèvent ainsi à la main près de 200 oiseaux chaque année. Mais rassurez-vous, âmes sensibles, la deuxième ponte est élevée par les parents.


En ce moment, c'est un petit Nandou, voisin sud américain de l'autruche, qui pointe le bout de son bec. « Il met 48 heures pour sortir de sa coquille et le jaune représente sa réserve de nourriture jusqu'à deux jours. Il faut savoir être patient ! » confie le soigneur. Le public peut voir cette merveille de la nature dans la maison de l'éclosion ouverte depuis juin 2011.

A l'autre bout du cycle de la vie, nous découvrons Jules, un calao terrestre, raide mort. « Il était vieux et on s'y attendait. Je vais l'autopsier pour connaître tous les pathogènes qu'il a (microbes, parasites...) et ainsi mieux protéger les autres animaux. Le rôle du vétérinaire est de gérer les urgences mais aussi de prévenir les maladies », explique Benoît Quintard.

Pas le temps de s'apitoyer, il faut ligaturer les ailes d'un bébé pélican frisé. « Le but est de récupérer le petit de deux jours et de lui couper le bout de l'aile, ce qui l'empêchera de voler, et donc de s'échapper de la volière », informe le vétérinaire. Pour faire diversion auprès de la mère, Audrey Guillot, étudiante en éthologie1 à Paris XIII, distribue du poisson. Elle est en stage pour 6 mois afin de mener son projet de fin d'études sur les vautours moines : « Il y a peu de reproduction, à peine deux à trois jeunes par an dans les zoo d'Europe, et l'on suppose que cela vient de la force du lien dans le couple : salut, mouvement de tête, toilettage... », explique-t-elle. Le zoo fait ainsi coup double : aider des jeunes dans leurs recherches, et s'inspirer de leurs conclusions pour améliorer la reproduction de cette espèce.

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