Mais puisque la locomotive n'est pas qu'une machine, donnons-lui un petit nom : celle avec qui nous voyageons s'appelle Mallet et elle a 100 ans. A cet âge-là, on a évidemment ses petits soucis de santé et l'association du Train Thur Doller Alsace s'est penchée sur son chevet en 2005. Maintenant qu'elle est parfaitement restaurée, elle circule ailleurs en France : elle a déjà testé la Bretagne, elle essaiera cet été les Pyrénées-Orientales. « Comme nous avons deux locomotives à vapeur, nous en louons parfois une l'été pour faire rentrer des fonds, car une restauration coûte cher : 300 000 € pour la Mallet. Cette année, elle sera utilisée par une association qui veut tester une ligne avec un train à vapeur, voir si il est adapté au profil de la ligne, si les touristes et les élus répondent présents », explique Adélaïde, responsable communication.
Les visiteurs alsaciens, eux, sont bien aux rendez-vous. Ils attendent l'arrivée du train à la gare de Cernay Saint-André, un appareil photo ou une caméra à la main, pour immortaliser l'instant. Bernard est à la manœuvre pour faire le contournement, c'est-à-dire emmener la locomotive jusqu'à la voie d'aiguillage et remettre la locomotive dans le sens de la marche. Victorien descend de la locomotive pour faire l'attelage avec le reste de wagons - certains datent de 1892, sont entièrement en bois et classés monuments historiques.
Dans les wagons, les voyageurs sont accueillis par les agents accompagnateurs comme Aissa : « C'est important de raconter l'histoire du patrimoine, les gens nous posent beaucoup de questions. Et quand ils vont dans d'autres trains touristiques, ce n'est pas la même ambiance. Ici, on s'occupe bien d'eux. Avec le bouche-à-oreille, ça fait venir plus de monde. »
Anne, elle, joue les contrôleurs : « J'ai ma vieille sacoche, ma pince des années 30 et les voyageurs ont des billets en carton comme dans le temps, on est obligé de les imprimer en Suisse : on essaye au maximum de remettre les gens dans l'ambiance d'un voyage sur cette ligne au début du XXe siècle.»
Sur le trajet, on rencontre plusieurs passages à niveaux, qui ne sont évidemment pas automatiques. C'est toujours le même petit manège qui se joue : deux bénévoles se posent de part et d'autre de la barrière pour arrêter les automobilistes avec leur drapeau rouge, deux autres vont descendre et remonter manuellement les barrières.
Le chef de train surveille la manœuvre : « Je dois assurer la sécurité du train par rapport aux voitures et éléments extérieurs aux passages à niveau, mais aussi gérer les incidents dans le train, par exemple si un incendie se déclarait ou si quelqu'un était victime d'une crise cardiaque. Je vous rassure, les incidents sont très rares », informe Sylvain.
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