Ferme du Krefft : des lamas et alpagas au coeur de l'Alsace

Voir des lamas et des alpagas en Alsace, c'est possible. A la ferme du Krefft, à Raedersheim, Renée Raigneau-Combescot organise des visites, des balades et des anniversaires pour faire découvrir ces animaux attachants.

Les lamas, à l'aise dans la plaine alsacienne © Sandrine Bavard Les lamas, à l'aise dans la plaine alsacienne

On les imagine plus volontiers sur les plateaux andins en Amérique du Sud que dans la plaine entre les Vosges et le Rhin. Et pourtant le lama et l'alpaga ont élu domicile à la Ferme de Krefft, à Raedersheim, depuis respectivement 1997 et 2003. Une idée qui pourrait paraître saugrenue, mais qui répond à un vrai coup de cœur : « J'ai vu dans le journal un reportage sur les lamas dans un élevage à Kiffis dans le Sundgau et j'ai tout de suite craqué : il y avait quelque chose dans le regard, c'est un peu comme un coup de foudre. J'avais déjà un élevage de chèvres et de moutons, mais je souhaitais arrêter, car les normes européennes devenaient trop drastiques, je n'avais personne pour reprendre derrière et cela demandait trop d'investissement et de travail », explique Renée Raigneau-Combescot.

Aujourd'hui, à la tête de son troupeau de 36 lamas et 10 alpagas, l'éleveuse se fait plaisir en faisant découvrir ces animaux méconnus aux visiteurs. Les enfants pourront les caresser, éventuellement les brosser : « Certains lamas sont plus câlins que d'autres et viennent faire ce qu'on appelle des bisous. Ils viennent en fait très près de vous pour vous sentir », précise l'éleveuse. L'alpaga, petite boule de poil craquante, qui semble avoir une touffe de cheveux et une petite barbe, est lui plus farouche et se laisse moins facilement approcher. Il nécessite un peu plus de travail, car il doit être tondu tous les ans, avec son si grand manteau de laine.

Un instinct maternel

Renée Raigneau-Combescot est intarissable sur les camélidés. Et ça tombe bien, les visiteurs sont curieux et les questions sont nombreuses. En pôle position, la faute à Tintin et au capitaine Haddock sans doute, un lama, ça crache vraiment ? « Oui, mais c'est un moyen de communication entre eux, par exemple une femelle va cracher sur un mâle pour lui signifier qu'elle est déjà pleine. Il ne crache sur un humain que s'il se sent menacé, piégé : une maman va cracher pour protéger son bébé. Le lama a vraiment un instinct maternel, et lorsque la femelle met bas, le troupeau l'entour pour protéger le nouveau né », précise l'éleveuse.

Autre question qui taraude le visiteur, est-ce que ça se mange ? Le lama est comestible mais tout dépend de la législation : en Amérique du Sud, il fait partie de la nourriture habituelle pour les populations ; en Europe, il est considéré comme un animal domestique, au même titre que le chien, donc sa viande n'est pas commercialisable. Renée Raigneau-Combescot, présidente de l'Association française des lamas et alpagas, milite d'ailleurs pour que ces animaux restent loin de l'abattoir et des boucheries.

Des balades à la longe

Elle préfère les emmener dans des concours de beauté, et dans des balades avec les touristes. D'une durée de 30 minutes à 1h30, ces randonnées ne se font qu'en lama, nettement plus docile que l'alpaga : « Le lama a l'intelligence et la beauté de la chèvre. Il est plus sociable, plus facile à dresser, c'est un animal de bât, qui servait à beaucoup de choses et notamment à porter des charges répartis en montagne, mais son dos est trop fragile pour monter dessus », prévient Renée Raigneau-Combescot. Les enfants ne seront pas insensibles au charme de l'animal : « D'un côté, ils sont beaux, calmes et gentils comme tout, mais d'un autre côté ils sont impressionnants, comme Obi-Wan avec ses poils longs qui traînent par terre », témoigne Ophélie, 14 ans, qui s'est prise de passion pour ces camélidés.

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