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Essor du MMA dans le Haut-Rhin

« L’oeil du tigre, Rocky ! »

Il y a une dizaine d’années, on disait au ludovicien Richard Wery qu’il était fou de vouloir monter une école de MMA (Mixed Martial Arts) dans le Haut-Rhin. Aujourd’hui, il dénombre plus d’une centaine de licenciés et sent bien que la discipline est en plein boom en France. Photos et texte Mike Obri

« On a longtemps voulu nous coller une image de bagarre de rue où tout est permis ! », annonce Richard Wery, créateur de la Wery Fighting Academy de Rosenau près de Saint-Louis, ceinture noire dans quatre disciplines, multi-titré... et en train de préparer sereinement sa séance du jour avec la vingtaine d’élèves présents. « Depuis deux, trois ans, on sent la différence, on monte en puissance. Tout le monde a entendu parler de l’UFC, des combats en cage, du combat du siècle avec Connor McGregor... Le free fight ou MMA est un vrai sport, avec de belles valeurs et des techniques qui se travaillent ».

L'art de la cage ! © M.O. L'art de la cage !

Il est vrai que la discipline, même si toujours marginale en France, chippe de plus en plus de licenciés aux sports de combat plus institutionnels comme le judo ou le karaté. Ici, pas de kimono, pas de katas à mémoriser par coeur... Il y a bien sûr des coups interdits, mais le free fight permet d’utiliser les pieds, les poings, les genoux, les coudes, les prises de soumission au sol... On y mélange toutes les formes de combat, du judo à la boxe thaï sans oublier le jiu-jitsu brésilien. C’est souvent cette très grande variété de techniques qui séduit les pratiquants de MMA. Même si... le MMA de compétition n’est toujours pas autorisé en France.

Ôter l’image de bagarre de rue

Les entraînements hebdomadaires envoient du fat : enchaînements rapides de frappes pieds/poings, pompes, burpees, gainage... « Pas le choix, si vous voulez tenir au moins trois fois cinq minutes dans la cage, il faut serrer les dents ! Mais on n’oublie pas que la plupart de nos licenciés viennent chez nous pour une pratique de loisirs, pour se défouler, après le boulot. De 20 à 50 ans, du comptable à l’ouvrier... Chacun fait au mieux de ses possibilités. Bien sûr, chez les enfants de moins de 15 ans, on adapte en fonction de l’âge », décrit Richard Wery.

Plus aussi sulfureux qu’avant

L’ambiance est chouette : l’entraîde et le respect mutuel sont au coeur du MMA. Personne n’est là pour en mettre plein la vue (et la poire) aux autres. Mention particulière au co-fondateur de la Wery Fighting Academy, le solide Christophe Grare, qui enchaîne les sessions de grappling (maîtrise de l’adversaire au sol) dans la cage avec différents élèves sans prendre le temps de souffler. Un peu plus loin, sur le tatami, un élève expérimenté file ses astuces à un petit nouveau pour appliquer plus efficacement une saisie puis une guillotine (les amateurs de catch diraient une « prise du sommeil » !)

En France, la discipline en tant que telle reste toujours interdite. Une alternative autorisée existe, le Pancrace, mais qui n’a pas tout à fait les mêmes règles que le MMA. Les amateurs de combats se rendent donc en Allemagne et en Suisse pour voir des soirées du genre, comme au Grand Casino de Bâle, seul établissement des environs à en proposer. 300 à 400 spectateurs viennent y supporter les combattants.

« La discipline n’est plus aussi sulfureuse qu’avant. Quand j’ai ouvert l’école en 2006, on me traitait de fou. Avec une cage, vous imaginez ! à l’époque, le maire de Rosenau s’était un peu inquiété, mais il est venu voir des entraînements avec les enfants et tout roule depuis ! Le MMA va finir par se développer en France dans les années qui viennent... Pourquoi ? Mais parce qu’il y a beaucoup d’argent en jeu ! », sourit Richard Wery. Le nerf de la guerre !


2 questions à Mélanie, 23 ans, qui n’a pas froid aux yeux !

Pourquoi avoir choisi de pratiquer le MMA ? Vous avez pratiqué d’autres sports de combat avant ?

Pas du tout, j’ai commencé tout de suite par le MMA à l’adolescence. Ce qui me plaît dans cette discipline, c’est de pouvoir soumettre au sol des hommes beaucoup plus lourds et bien plus puissants que moi ! (rires) à l’époque, j’ai vu des combats sur internet et j’ai tout de suite voulu en faire moi aussi.

Ce n’est pas déstabilisant d’évoluer parmi une grande majorité d’hommes ?

Pas du tout. Mais il faut vouloir s’entraîner dur, avoir la volonté de suivre. Ceci étant dit, l’ambiance est vraiment bonne et on est tous là pour apprendre. On prend soin des nouveaux et des nouvelles : il faut le dire !

Wery Fighting Academy, rue du Sipes à Rosenau
06 36 13 07 70 - octogone-68.skyrock.com

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