L’aviron est un sport de glisse, où l’équilibre est roi. Le débutant va d’abord s’entraîner en salle sur un ergomètre (ou rameur) pour se familiariser avec l’outil et le geste. La particularité de l’aviron est de se pratiquer sur un siège coulissant, où il faut mettre son corps en avant, d’abord pousser sur les jambes, puis tirer sur les bras, bloquer les abdos et les dorsaux, avant de relâcher et de recommencer. Une fois le principe compris, direction le ponton pour une mise à l’eau, où le pratiquant va ressentir le mouvement sur l’eau et essayer de trouver son équilibre : grâce à la position de son corps, et à la hauteur des poignées des avirons (appelés aussi pelles). « La hauteur des mains est très importante, car si on est décalé, le bateau penche, et tout le monde est déséquilibré, entraînant des cafouillages. Ce qui fait avancer le bateau, c’est de ramer ensemble, et c’est là où ça devient un sport d’équipe », explique Anne Gnecchi, qui forme les débutants au Rowing Club de Mulhouse. Que ce soit à 2, à 4 et a fortiori à 8, il faut se coordonner avec les autres : l’as, en première position sur le bateau, impulse le mouvement. S’il accélère, les autres doivent être en mesure de suivre la cadence.
DR L'aviron est un sport exigent qui fait travailler tous les muscles du corpsLe débutant apprend d’abord sur un bateau découverte, très plat et stable, qui ne se renverse pas. Dans les six premiers mois d’initiation, il se perfectionnera sur une yolette, bateau large et stable également, à quatre personnes, plus un barreur qui donne la direction, pour apprendre à ramer ensemble. Si le pratiquant se sent à l’aise, il pourra s’essayer au bateau 2 places, voir au skiff, bateau 1 place, plus fin, moins stable, et qui nécessite donc plus d’entraînement. Au bout d’un an de pratique, certains pratiquants peuvent déjà faire des distances de 16 km. Le rythme de croisière dépend bien sûr des participants, mais on compte en général 5 minutes pour faire un kilomètre.
« L’aviron fait travailler tout le corps puisque il y a d’abord la poussée des jambes (mollets, quadriceps…), on doit bloquer avec les abdos et les dorsaux, et finir avec le mouvement des bras. Cela donne un corps équilibré », note Anne Gnecchi. Pas étonnant donc de retrouver les rameurs dans les salles de fitness, puisqu’ils permettent de se tailler un corps d’athlète, mais aussi d’augmenter son endurance, et donc ses capacités cardio-vasculaires. Mais l’aviron, sport d’équipe et d’entraide, apporte quelque chose en plus par rapport au rameur : « Ça fait travailler la tête également, parce qu’il faut bien coordonner ses gestes et se coordonner avec les autres. En général, les filles s’adaptent plus vite que les garçons, parce qu’elles sont plus douces alors que certains garçons veulent forcer », souligne l’encadrante. Un pratiquant souligne aussi le « goût de l’effort » à avoir : « C’est un peu ingrat comme sport au début, car il faut faire plus d’efforts que dans certains sports avant d’avoir une bonne technique ».
Paula Carronda amenait tous les jours son fils à son entraînement d’aviron et a décidé de se jeter à l’eau à son tour il y a un an et demi : « J’ai démarré sur une yolette, heureusement que j’avais des collègues compatissants pour m’aider dans ma technique qui est dure à acquérir : hauteur de pelle, position des jambes… Moi qui ai le mal de mer, j’ai senti tout de suite une sensation d’apaisement, de liberté, sur l’eau. On a le vent dans les oreilles, le calme tout autour, en pleine nature. Quand sur le parcours, on voit le coucher de soleil, c’est vraiment magnifique », témoigne-t-elle. Florence Kovacs, elle, est venue à l’aviron par l’intermédiaire de son frère qui en faisait déjà : « J’avais envie de faire un sport en extérieur, pas trop violent. Quand je fais de la course à pied, j’ai mal partout après. Là, ce n’est pas dur pour les articulations, on peut se donner à fond sans être cassée après. Et puis, moi qui fait de la rando à côté, je m’aperçois que j’avance plus vite, que j’ai plus d’endurance, que j’ai pris en puissance physique. »
- Pour la tenue vestimentaire, optez pour un cycliste. Comme il y a des cale-pieds dans les bateaux, il faut mettre des chaussettes ou des baskets fines pour ramer.
- Le règlement de sécurité de la Fédération Française des Sociétés d’Aviron (FFSA) impose aux pratiquants d’être capable de nager 25 mètres et de s’immerger.
- Le Rowing Club de Mulhouse propose une licence découverte : courte du 1er juin au 31 août de 148€, longue du 1er avril au 31 août de 200€. Essais gratuits lors des deux/trois premières séances. Infos au 03 89 61 94 65
- La liste des clubs du département est disponible sur le site de la fédération : www.avironfrance.asso.fr
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