Née en Californie dans les années 60, la culture skate n’a jamais cessé d’évoluer et de faire des émules jusque dans le Haut-Rhin. Le point sur les tendances et les pratiques, avec des jeunes passionnés et des spécialistes aguerris.
DR De la gare au skate-park, les skateurs mulhousiens ne manquent pas d’endroits où se retrouverC’est sur le parvis de la gare de Mulhouse que se retrouvent Jean-Quentin, Maximilien et leurs potes pour entamer une bonne après-midi sous le signe des 3 G, qui n’ont rien de virtuel pour le coup : glissades, glandouille, et gadins ! «Le vrai skate, c’est dans la rue, assurent fièrement les quatre adolescents. Parcourir la ville pour rechercher des ‘‘spots’’ où on peut s’entraîner, c’est ça qui nous plaît.» Un terrain de jeu de 22 km2 où s’éclater sans retenue, que demander de mieux ?
Sylvain Rochemont, président de l’association Totality Street, a sa petite idée. «Nous essayons de faire comprendre aux autorités qu’un skate-park couvert, comme à Colmar, c’est indispensable dans une ville comme Mulhouse ! En attendant, nous essayons d’organiser des événements autour du skate, et d’animer le skate-park de l’Illberg.»
Un lieu de choix pour les amateurs d’ollies, de flips et autres acrobaties plus ou moins casse-gueules. Si les skate-parks ont fleuri jusque dans les plus petits villages, les connaisseurs recommandent plus particulièrement ceux de Cernay ou de Wittenheim, pour rester dans les environs, tandis que Bâle fait figure de pays de cocagne en la matière... «Tout dépend des goûts de chacun : par exemple, ceux qui aiment les mini-rampes se donnent rendez-vous au skate-park de Hésingue», précise Sylvain Rochemont.
Qu’ils se retrouvent plutôt en ville ou sur les skate-parks, n’oublions pas que les fondus de rouli-roulant – «skate» en québécois, c’est-y pas mignon ? – sont animés par des valeurs communes qui en font une grande famille. «Pour les compétitions, les inaugurations de parks, c’est toute la région et même tout l’Est qui débarque», souligne Cédric, gérant de la boutique spécialisée Slide Box à Mulhouse.
Une grande famille dont on reconnaît les membres à des caractéristiques physiques bien distinctes : «un vrai skateur a des tibias bien défoncés, forcément», admettent nos ados. Il y a le look, accessoirement : «l’important, c‘est d’être à l’aise pour faire les figures». D’où ces vêtements plutôt larges qui ont fait les beaux jours de la «mode skater», et franchement relax parce qu’ils morflent aussi en cas de chute.
Ce qui ne veut pas dire qu’on peut porter n’importe quoi : «c’est super important de choisir les bonnes chaussures, des marques spécialisées comme Van’s, avec des semelles fortes en gomme pour bien accrocher à la planche». Et comme tout ça s’use vite, dans l’action... Sans parler de la planche (compter bien 120€), qui souffre pas mal elle aussi... On se dit que la cause du skate suppose un investissement corps et âme, heureusement qu’on peut économiser sur le coiffeur, n’est-ce pas les jeunes ?
Au-delà du look, les skateurs se retrouvent dans un certain état d’esprit, revendiquant la fraternité et la solidarité. «Le skate, ce n’est pas une compétition, explique la petite bande. Pas de frime, quand quelqu’un dans le groupe ne sait pas faire quelque chose, on lui montre, tout le monde est égal !»
Un bien bel état d’esprit, tout sauf agressif, même si les skateurs ne sont pas toujours les meilleurs amis des forces de l’ordre et des voisins de leurs spots... «C’est sûr, ça fait un peu de bruit, quand on reste à un endroit... C’est pour ça qu’autour de la Filature, c’est interdit, par exemple. Mais c’est pas grave, on connaît plein d’endroits sympas : la «place rouge» (la place De Gaulle, ndlr), les quais, la Fonderie, le skate-park... Eh, les gars, ça nous fait un bon parcours pour l’après-midi !»
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