Chez les Gallo-Romains au musée de Biesheim

Il n’y a ni Astérix ni Obélix au Musée Gallo-Romain de Biesheim mais des légionnaires romains qui ont occupé le site il y a 2000 ans et de nombreux trésors à découvrir dans les vitrines.

Quand on pénètre dans le Musée Gallo-Romain de Biesheim, on est accueilli par un légionnaire. Normal, puisque le site d’Oedenburg est d’abord un camp militaire où les Romains s’installent au Ier siècle, en laissant derrière eux des armes, des équipements, et même un lingot en argent massif donné pour un fait de guerre exceptionnel.

« C’est un site primordial qui fait partie du dispositif de romanisation de la région. Les militaires se sont installés ici, non pas pour faire la guerre, mais pour apporter la culture romaine aux indigènes locaux, avec l’introduction de nouvelle coutumes, traditions, éléments d’architecture… », précise Bénedicte Viroulet, conservatrice du musée.

100 000 objets dénichés lors des fouilles archéologiques

Cette ville de 200 ha, occupée jusqu’au Ve siècle, s’est dotée au fur et à mesure d’un praetorium, d’une forteresse-palais, de quartiers d’habitations, d’ateliers d’artisanat, d’un espace thermal, d’une zone de sanctuaires. Des fouilles archéologiques, menées par des équipes françaises, allemandes et suisses, de 1980 à nos jours, ont mis au jour plus de 100 000 objets, dont un millier environ exposé au musée de Biesheim.

Des offrandes lors des rites funéraires

La pièce la plus impressionnante pour les enfants est en général le squelette d'une femme, l’occasion de les introduire aux rites funéraires : un tombeau en grès intact, des urnes, des parures et toutes sortes de contenants pour les offrandes alimentaires.

Lors de récentes fouilles, un dépôt d'offrandes, sans doute dédié à une femme et à la fertilité, a été retrouvé et reconstitué dans une vitrine : on peut y voir des mini vases qui contiennent chacun une denrée alimentaire (miel, noisette, lentilles…) sur une peau de chèvre et orné de pommes de pins, comme on le faisait à l'époque.

Des cultes aux dieux : Mercure, Isis et Mithra...

Tout ceci nous amène à la religion. On découvre des petites statues dédiées aux divinités romaines (Bacchus, Mercure, Hercule…) mais aussi des vestiges dédiés à Isis, la déesse égyptienne, ou à Mithra, le dieu perse. « Les religions orientales sont importées précocement à Biesheim grâce aux marchands et militaires. Dans les années 80, on a découvert un temple dédié à Mithra, dieu bienveillant qui prône le respect et la fidélité, et promettait la vie éternelle. Son culte comportait sept rites initiatiques à passer, réservés aux hommes. Malheureusement, son temple a été réduit en poudre quand le christianisme est devenu la religion officielle et il ne reste que de petits morceaux de bas-relief », commente la conservatrice.

Des objets qui racontent la vie quotidienne

Si ce puzzle n'est pas facile à reconstituer, les objets du quotidien parleront davantage aux enfants : la vaisselle, les chaussures en cuir, les lampes à huile…

Ils découvriront ainsi que les Gallo-Romains se drapaient dans des vêtements accrochés avec une fibule (épingle à nourrice), aimaient beaucoup les bijoux, jusqu’à mettre plusieurs bagues au même doigt, et prenaient déjà grand soin de leur corps avec des cures oreilles et des pinces à épiler.

Ils aimaient aussi jouer, surtout les militaires qui misaient des pièces, comme le prouve les nombreux dés et jetons trouvés sur place.

Ils maitrisaient aussi le fer, le bois, le cuivre et ont quelques belles inventions à leur actif, comme les tablettes en bois enduite de cire avec un stylet pour écrire et une spatule qui servait d’effaceur.

Une intaille en agate de 5 cm : un bijou unique au monde!

Last but not least, la visite se termine avec le joyau de la collection : une intaille en agate rouge qui représente l’empereur Commode sur son cheval. « C’est un bijou unique au monde, un travail d’orfèvrerie remarquable, de 5 cm de haut : on n’en connaît pas d’autres aussi grande ! Elle est d’une telle rareté et d’une telle valeur qu’elle est à l’origine de la création du musée », informe Bénedicte Viroulet.

Le musée peut organiser sur demande des visites et des ateliers spécialement pour les familles et les enfants (à partir de 10 personnes). Au programme : réalisation de mosaïque, de pot en argile, de poupées articulées, d’écriture et de jeux antiques…pour une plongée plus ludique dans le monde gallo-romain.

 

L'avis de Lucas, 6 ans et demi

« J’ai déjà visité deux fois le musée. J'ai découvert des choses que je ne connaissais pas avant, par exemple que les garçons portaient aussi des bijoux, pas des bagues mais des colliers. J'ai appris qu'on ne buvait pas dans des verres mais dans des vases, et que les biberons ressemblaient à des verres. J'aime bien les ateliers : aujourd'hui, on doit habiller les combattants romains avec des autocollants. Pour se protéger, ils avaient des jambières, des boucliers, des protèges épaules. Moi, j'aime surtout les chevaliers et j'ai même une armure pour me déguiser à la maison. »

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