Jusqu'au 02/04/2025
Gratuit
Comme chaque année au mois de mars, Aida Galerie est au rendez-vous de la photo avec un cycle en 2 volets. Voici le second, réunissant 5 photographes accompagnés d’une sculptrice. On y verra diverses embarcations sur l’eau, une forêt échevelée, des portraits de cochons, des monastères arméniens, des figures en argile cuite et du sable à perte de vue.
Marie-Pierre Arpin (photos)
S’il est un thème parmi d’autres qui marque de son empreinte tout le fil de sa production visuelle, c’est bien celui des barques, esquifs et embarcations diverses, flottant sur l’eau, tirés sur la rive, ou demi noyés entre deux eaux. Cette figure fluviale met en scène fluides reflets sur l’eau et surfaces liquides se confondant avec l’insondable profondeur des étendues d’eau… Tout ce monde d’eaux vives ou dormantes évoque le fil du temps et l’écoulement de la vie, le lien et la continuité entre soi et le monde… et fait écho à un univers intérieur et intime. Pour cette exposition, c’est une déclinaison désaturée de son thème favori que cette coloriste dans l’âme nous présente, en partie cueillie sur les bords du Rhin, presque toute en noir et blanc, reflet de la présente saison qui s’achève.
Geneviève Boutry (photos)
Elle présente des vues de la forêt australienne où la nature, semblant surgir du fond des âges, s’exprime avec une intensité d’autant plus criante. Elle a notamment capté dans ses photos plusieurs dimensions particulièrement frappantes de cet environnement saisissant. D’un côté, toute une série de formes témoignant de la proximité fraternelle qu’elle ressent à la vue de ces arbres : peu anthropisée, cette nature lui paraît familièrement anthropomorphe, ce qui la porte à déployer pour cet environnement une sensibilité toute animiste. D’un autre côté, elle capte aussi dans ses photos le cycle de transformations propre à tout environnement naturel marqué par le cycle des saisons, et notamment la desquamation saisonnière des troncs d’arbres. Leurs écorces s’éparpillant dans les feuillages et au sol génèrent un patchwork de couleurs et, se déposant au pied des arbres, font figure d’offrandes mystérieuses...
Michel Friz (photos)
Il poursuit avec cette exposition son exploration des espaces et des figures de la ruralité en Alsace. Sa nouvelle série, intitulée « Porcus Corpus », se réfère notamment au célèbre roman de Georges Orwell, « La Ferme des animaux » où, parmi les animaux personnifiés de ce conte dystopique, les cochons se distinguent par leur troublante proximité avec les humains, au point de prendre leur place. La série de photos comprend une vingtaine de « portraits », mettant en lumière les cochons qui, comme tous les animaux domestiques, sont des êtres vivants, intelligents, sensibles et si proches des humains. Par sa démarche, il cherche à porter témoignage des réalités concrètes de nos espaces ruraux et des espèces qui les habitent, en particulier les espèces domestiques. Elles disparaissent de notre champ de vision et de nos mémoires, tout en apparaissant le plus souvent à nos yeux sous la forme de produits conditionnés, exposés dans les rayons des supermarchés.
L’ouvrage « Porcus Corpus » sera publié au mois d’avril prochain.
Günther Hahne (photos)
Il présente des tirages issus d’une série composée autour de monastères arméniens, avec pour motif premier une interrogation touchant les signes religieux et la représentation religieuse. La série s’appuie dans son ensemble sur des fresques murales, mais s’intéresse également à l’architecture religieuse. Ces motifs sont toutefois restitués de façon non documentaire et sont en partie non identifiables : jouant sur les effets de « bougé », le photographe génère des images plutôt picturales et à la limite de l’abstraction, où le regardeur peut encore tout juste deviner que l’origine de cette production visuelle est tirée d’une iconographie religieuse. C’est toute la relation entre le voir et le croire qui est ici mise en question : alors que cette iconographie religieuse apparaissait comme le support indispensable à la pratique et à la diffusion de la foi chrétienne, qu’en est il aujourd’hui du lien entre voir et croire, alors qu’il est désormais communément admis que les images autant que les croyances sont susceptibles de toutes les manipulations ?
Alexandra Lamarque (terre cuite)
Travaillant le modelage de l’argile et la terre cuite, elle présente pour cette exposition les différents types de travaux caractérisant sa production. D’un côté, des réalisations centrées autour de la figure humaine, représentant des têtes ou des bustes, souvent présentés en couples. De l’autre, des sculptures de facture très différente, composées de formes organiques mêlant les répertoires anthropomorphe et animalier, voire végétal.
Le premier groupe se caractérise par un modelage dont la finalité semble être de chercher à donner vie à la matière. Cette matière, très présente dans sa matérialité, contraste avec la qualité de la présence humaine des figures représentées : la vie semble jaillir de l’argile. Le second groupe se caractérise par ses formes très épurées. Elles évoquent un imaginaire animiste, qu’attestent les motifs en points alignés dont elles sont parées, qui rappellent les arts premiers aborigènes.
Toutes ces pièces sont patinées ou engobées, chacune marquant sa singularité par sa couleur.
Jean Valera (photo)
Il a apporté une série de photos en noir et blanc intitulée « Mémoire de sable ». Dans ces photos monochromes, chaque détail semble figé dans une délicate éternité. Les reflets argentés des grains de sable exposés au soleil expriment la fragilité et la persistance d'un monde que le vent redessine sans cesse. Ici, des empreintes indiquent le passage fugace de voyageurs imprimant leurs pas dans le sable. Là, des coquilles vides et abandonnées évoquent tout un monde tiré de la mer puis disparu, enseveli sous des vagues de silence.
Le sable est une mémoire mouvante, une toile sur laquelle s'écrivent et s'effacent les récits du vivant. Il est à la fois trace et oubli, ce qui reste pour finalement s’évanouir. La mémoire du sable est celle du passage et de l'impermanence. Ces images nous rappellent que tout est passage, mais que chaque trace, aussi éphémère soit-elle, transmet quelque chose de ce qui a déjà été. Le sable est le témoin silencieux du temps qui passe.
AIDA Galerie
Elle est la galerie d’art de l’Association des Artistes Indépendants d’Alsace (AIDA). Sa vocation principale est la diffusion artistique des travaux réalisés par ses membres.
Plus ponctuellement, elle organise de grandes expositions collectives « hors les murs » dans les villes alsaciennes, participe à des échanges avec d’autres associations d’artistes hors d’Alsace (par exemple en Pays de Bade ou en Lorraine) ou accueille les expositions d’artistes invités.
AIDA Galerie organise dans ses murs chaque année plus d’une vingtaine d’expositions.
L’AIDA
L’AIDA (Association des Artistes Indépendants d’Alsace) est la plus ancienne association d’artistes d’Alsace en exercice. Ses origines remontent aux années 1900.
Elle compte aujourd’hui environ une centaine de membres, tous artistes des arts visuels, vivant et travaillant en Alsace ou en lien avec cette région. Les ateliers des artistes de l’association sont répartis dans toute l’Alsace, si bien qu’on peut dire que l’AIDA est un animateur de la vie culturelle régionale.
Tous les courants y ont droit de cité. La grande diversité des modes d’expression constitue d’ailleurs l’une des positions revendiquées de l’association. Elle peut amener les écritures les plus contemporaines et les démarches les plus inclassables à se confronter avec des formes d’expressions plus traditionnelles. Seule exigence de sélection des membres : la qualité artistique des travaux et le professionnalisme des artistes.
Où :
AIDA Galerie - Strasbourg 67000 Strasbourg
Gratuit
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