1200 tours

Radiographie explosive du monde d’aujourd’hui, le spectacle d’Aurélie Van Den Daele invite à appuyer sur le frein de l’actualité, pour réapprendre à être ensemble et à penser. Une saga folle, foisonnante, fiévreuse, portée par douze interprètes.

© Thierry Laporte 1200 tours

1 200 tours-minute, comme un programme de lave-linge pour observer le monde tourbillonnant, à travers le hublot d’une gigantesque machine qui lave nos cerveaux et les essore. Pour questionner le flux incessant d’informations qui nous écrase, la plume de Sidney Ali Mehelleb invente une foule de destins, d’humanités qui s’entrecroisent, parfois s’entrechoquent. Deux femmes sont le cœur palpitant de cette pièce chorale : une rappeuse lanceuse d’alerte, qui se retrouve en prison pour avoir appelé à l’insurrection, et son amie d’enfance de la cité, devenue politicienne et amoureuse du présentateur du 20h. Dans des espaces parallèles – la salle de rédaction, la prison, la cité –, l’investigation sur les liens entre médias et pouvoir se mêle aux récits de vie. Si les personnages sont en proie au nouveau monde de la communication éclair, à la violence de masse et à l’injustice quotidienne, ils pointent néanmoins les zones d’espoir vers lesquelles il est possible de se diriger et revendiquent l’engagement comme remède au cynisme ambiant. Irrigué par la culture hip-hop, 1 200 tours fait la part belle au rap et à ces poètes de la rue, qui, par la force de leurs rimes, sont autant de passeurs d’informations sur le quotidien des quartiers.