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Abbaye de Niedermunster - Saint-Nabor

VIIIe siècle

En contrebas du Mont Sainte Odile, à plus de 200m de dénivelé du monastère de Hohenbourg, subsistent encore les ruines du second monastère créé par la sainte protectrice de l'Alsace, Odile de Hohenbourg.

L'abbaye de Niedermunster a vécu les mêmes peripéties que sa "grande soeur", mais n'a pas connu la même chance : l'une est aujourd'hui dans une superbe état, de l'autre il ne reste que les vestiges d'une gloire passée.

L'imposante façade de l'église de l'abbaye © Bernard Chenal L'imposante façade de l'église de l'abbaye

L'autre abbaye de Ste Odile

Si Odile de Hohenbourg (morte en 720) est connue pour avoir fondé l'abbaye de Hohenbourg, mieux connu sous le nom de Mont Sainte Odile, la protectrice de l'Alsace est aussi à l'origine de l'érection du monastère de Niedermunster.

La sainte créa ce lieu pour faciliter l'accès à tous; en effet, le couvent du mont était placé à plus de 700m d'altitude, sur un rocher escarpé (avant d'être une abbaye, le bâtiment était un château). Dans ce cas, difficile aux malades et pèlerins fatigués de trouver refuge.

L'abbaye accueillait une église placée sous la protection de St Martin et un hospice pour les malades. Le couvent s'est ensuite réduit à un cloître pour moniales.

En 1016, Niedermunster s'insurgea contre l'abbaye d'Hohenbourg, exigeant l'autonomie et le droit d'élire leur abbesses librement. L'empereur Henri II leur donna raison.
Attaché à la règle bénédictine, le couvent adopta la règle de St Augustin qu'en 1150, lorsque Relinde, une parente de Frédéric Barberousse, fut nommée abbesse.

La légende de la relique de la Sainte Croix

Un des piliers de l'abbaye de Niedermunster a été de posséder en ses murs la relique d'un des fragments de la Sainte Croix. On ignore l'histoire exacte qui explique la présence d'une relique d'une telle importance dans ce petit monastère, mais une légende tenace vient ravir les curieux.

Le futur empereur Charlemagne se vit offrir en 799 nombre de reliques par le patriarche de Jérusalem, dont un fragment de la Sainte Croix. L'empereur l'offrit plus tard à son vassal Hugo, Comte de Bourgogne (certains disent Hugues III de Tours), en signe de pénitence pour l'avoir jugé à tord de trahison.

Revenu dans son domaine, le comte se rendit rapidement compte qu'il ne pouvait pas garder cette importante relique dans son château profane. Il décida d'attacher la Croix d'or dans laquelle était inséré le fragment sur le dos d'un chameau, et de la laisser là où le chameau s'arrêterait.
Et celui-ci s'arrêta non loin de l'abbaye de Niedermunster, au lieu où fut construit une chapelle aujourd'hui en ruine, autour de deux rochers qui rapellent les bosses d'un chameau.

La relique resta longtemps en possession des moniales de Niedermunster, et leur attira de glorieux visiteurs, tel que Richard Coeur de Lion, roi d'Angleterre.
Elle disparu définitivement lors de la Révolution, après être passée un temps aux mains des Jésuites de Molsheim.

Un passé aussi mouvementé que le Mont Sainte Odile

L'abbaye de Niedermunster connut malheureusement elle aussi des terribles crises.

Détruite par Frédéric de Souabe en 1115 puis reconstruite par Frédéric Barberousse en même temps qu'Hohenbourg en 1153, subsiste un temps aux dévastations. Elle est a nouveau pillée en 1375 par les Grandes Bandes.

Mais le XVIe siècle aura définitivement raison du couvent. Détruit par la guerre des Paysans en 1525, l'abbaye est placée sous la juridiction episcopale de Strasbourg avec l'accord du pape Pie V après les incendies de 1540 et 1546.


Par la suite, la défection du lieu par les moniales et un nouvel incendie provocqué par la foudre en 1572 achève la vie de l'abbaye, qui sera laissée à l'abandon, et donc les pierres seront récupérées par les populations avoisinantes.
On retrouve d'ailleurs certains éléments dans la grange construite à l'orée du site.

Visiter les vestiges de Niedermunster

De l'abbaye, il reste néanmoins des éléments importants.
L'imposante façade de l'église, à l'Ouest, dresse toujours ses deux premiers étages, avec deux escaliers en colimaçon d'où on peut mieux apercevoir les contours du bâtiment.

Dans la nef , on peut encore apercevoir quelques chapiteaux d'époque. Mais surtout, des dalles funéraires médiévales ont été mises à jour lors des fouilles de 1902 à 1904 opérées par l'archéologue Félix Wolf.
Les murs de la crypte sont également toujours en place.

Plus bas, la chapelle St Nicolas, qu'on dit construite sur l'emplacement de l'église St Martin, a été restaurée vers 1850.
Les ruines de la chapelle St Jacques, construite par cinq chevaliers là où se serait arrêté le chameau, présente encore quelques éléments intéressants.

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Renseignements

  • Abbaye de NiedermunsterRuines de Niedermunster
    67530  Saint-Nabor

    Site Internet03 88 95 82 22

  • Accessibilité :

    Par route, via St-Nabor.

    Accessible à tous (chemin de gravier)

  • Abbaye de Niedermunster : les tarifs

    Accès libre

Galerie photos :

  • L'imposante façade de l'église de l'abbaye © Bernard Chenal
  • La dalle funéraire très bien conservée de l'abbesse Marguerite de Senon © Bernard Chenal
  • Une partie de la crypte de l'abbaye © Bernard Chenal
  • Un des deux escaliers en colimaçon des tours de la façade © Bernard Chenal

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