Atelier d'écriture autour du paysage à partir de l'exposition "Face au paysage"

Le paysage. Écouter les murmures de cet être visuel porteur de sens, ce qui arrive d'emblée comme un vêtement de mots qui le suivent ou, au contraire, le dévêtir de ces langages cuits qui l'étouffent. Se laisser vagabonder dans les œuvres présentées et en écrire sa résonance en soi.

© cop Nathalie Guidoni Atelier d'écriture à partir de l'exposition de l'atelier n°66 Ateliers Beaux Arts Montparnasse

Un atelier dans le cadre du temps fort Langue française, centré sur "le lieu comme personnage". L'atelier permettra d'expérimenter différentes propositions d'écriture, à partir des œuvres présentées dans l'exposition Face au paysage de la classe de paysage de Karine Garcia (Atelier n°66) des Ateliers Beaux-Arts Montparnasse.

Qu'est-ce que le paysage ? À cette question, Gilles Clément propose ceci : "nous pouvons répondre : ce que nous gardons en mémoire après avoir cessé de regarder : ce que nous gardons en mémoire après avoir cessé d'exercer nos sens au sein d'un espace investi par le corps. Il n'y a pas d'échelle au paysage, il peut se présenter dans l'immense ou dans le minuscule, il se prête à toutes les matières - vivantes ou inertes -, à tous les lieux, illimités ou privés d'horizon".

"Le paysage engage le rapport de la conscience au monde, la manière dont la conscience se projette dans le monde et l'habite. Il y a un retentissement à double sens entre la portion de monde figurée et le sujet qui le ressent - retentissement de l'affectivité du sujet sur le monde et retentissement du monde sur le sujet". François Jullien dit ceci en d'autres mots : "Il y a paysage quand le perceptif se révèle en même temps affectif" (Evelyne Oléon).

Le paysage est donc affectif, et en lui se noue le rapport existentiel du sujet au monde. Par-delà cette dimension individuelle, le paysage peut être compris comme un texte, à savoir un ensemble de signes qu'il s'agirait de déchiffrer pour percevoir quelque chose des relations des groupes à leur environnement. Voilà qui nous conduit à entendre le paysage comme une méthode d'intelligibilité du réel. Il devient le reflet et le support des rapports d'une personne et d'une culture à un espace, mais aussi des rapports de force que les différents paysages sous-tendent et entretiennent.

Pour plus d'informations sur le paysage, voir ici et ici. Partir de ce qui nous est offert pour inventer quelque chose. Une description ? Un dialogue ? Un poème ? Le début d'une histoire ? Imaginer, entre un tableau d'où l'on part et un autre où l'on arrive, une trajectoire. Et si le paysage prenait la parole et s'adressait à nous ? Comment les lieux et les paysages peuvent-ils être les moteurs de la fiction ? La rémanence d'un texte serait-ce son paysage ?

Et si nous nous découvrions nous et le monde au travers de ces peintures... Cet atelier est pensé pour que chacun, quel que soit son âge, trouve un accès et un bonheur à l'écriture.

Tout public. À partir de 9 ans.