Elle aurait été fondée par la sainte protectrice de l'Alsace, Odile de Hohenbourg (vers 662 - vers 720), fille du duc d'Alsace Adalric, mieux connu sous le nom d'Etichon.
© Mattana Les fiers murs de l'abbaye du Mont Sainte Odile se dressent toujours face à la plaineSelon la légende, Odile serait née aveugle, et reniée par son père. Sa mère la plaça alors dans le monastère de Baume-les-Dames. La jeune femme retrouva la vue lorsque St Erhard, son oncle, la baptisa.
Son père lui offrit son château de Hohenbourg en pénitence, qu'elle transforma en couvent aux alentours de 700. Difficilement accessible par sa situation géographique, Odile fit également construire un monastère annexe à 511m d'altitude, l'abbaye de Niedermünster.
C'est en se rendant un jour à Niedermunster qu'Odile croisa la route d'un aveugle qui l'implora de l'aider. A l'aide de son bâton, elle fit jaillir une source de la roche, qui guéri l'aveugle de sa cécité. La source est alors devenue un lieu de pèlerinage important pour les malades souffrant de problèmes oculaires, et Sainte-Odile devint la Sainte Guérisseuse invoquée par les aveugles. La source coule toujours contre le flan du Mont Sainte-Odile.
La sainte disparut aux alentours de 720. Ses reliques reposent toujours dans un sarcophage visible par le visiteur dans une chapelle de l'Abbaye.
Odile de Hohenbourg laissa derrière elle un monastère qui devint très puissant, et où se succédèrent des abbesses de fort charisme.
Au début du IXe siècle, Charlemagne protège l'abbaye par immunité impériale; plus tard, l'évêque Conrad de Strasbourg décreta que seule l'abbesse du monastère avait pouvoir d'administration du couvent et des ses terres.
L'evêque Bruno d'Eguisheim, devenu pape sous le nom de Léon IX, consacra l'église du Mont Sainte-Odile et confirme le droit des soeurs du couvent d'élire librement leur abbesse.
Lors de la Querelle des Investitures, le duc Frédéric II de Souabe, dit Le Borgne, brûle les deux abbayes fondées par Odile en 1115, en attaque directe contre les Hohenbourg. Son fils, le grand empereur Frédéric Ier Barberousse, les fera reconstruire en 1153.
Avec l'abbesse Relinde, arrivée à la tête de l'abbaye la même année, de grands travaux d'aggrandissement sont effectués. On date la construction de la Chapelle des Larme et de la Chapelle des Anges de cette époque.
Par la suite, l'abbaye augmente constament le nombre de ses terre avec des dons provenant de multiples seigneurs d'Occident.
L'abbaye du Mont Sainte-Odile connut à sa tête de nombreuses abbesses de caractère qui furent respectées en leur temps.
L'abbesse Relinde (morte en 1176) entrepris une grande campagne de travaux pour aggrandir l'abbaye. C'est également elle qui introduisit la règle de St Augustin dans ce couvent bénédictin.
Sa successeuse, Herrade dite de Landsberg (ou de Hohenbourg), présente à la tête des soeurs de 1167 à 1195, est probablement la plus célèbre abbesse du couvent. Elle termine les travaux de Relinde, fait installer des prémontrés dans l'abbaye de Niedermunster, construire les prieurés de Truttenhausen et de Saint Gorgon vers 1180, mais surtout, est l'auteure et l'illustratrice de l'Hortus Deliciarum (le Jardin des Délices), grande encyclopédie de la chrétienté, des connaissances théologues et païennes de l'époque, illustré d'environ 350 miniatures.
C'est surtout la première encyclopédie rédigée par la main d'une femme. L'original a été conservé jusqu'en 1870, lorsqu'il fut réduit en centre avec la bibliothèque de Strasbourg lors de la guerre.
L'abbesse Agnès d'Oberkirch adopta les doctrines des Réformés, après l'incendie du couvent en 1546.
Il serait très long de faire la liste de tous les outrages que connut l'abbaye de Hohenbourg.
Attaquée pour des raisons politiques, comme ce fut le cas avec Frédéric le Borgne en 1115, des pillages, comme les Hongrois en 917 ou les Routiers en 1365, les affres de la Réforme et de la Révolution ou même les incendies accidentels, le couvent fut maintes fois ravagé et reconstruit.
On estime que le bâtiment actuel date de la reconstruction de 1681 par les Prémontrés. Néanmoins, de nombreux éléments et monuments sont bien plus anciens. Les tombeaux de Sainte-Odile et de son père Etichon, ou encore la chapelle de la Croix sont des éléments qui ont survécu aux desctructions.
Aujourd'hui, le Mont Sainte Odile est un élément important du patrimoine régional et national. Monument historique, il conserve néanmoins sa valeur religieuse et reste un lieu de prières et de pèlerinage.
L'abbaye est accessible par tous, en visite libre tout au long de l'année. Des visites guidées sont organisables pour les groupes de moins de 50 personnes.
Plusieurs points sont absolument à ne pas manquer :
La chapelle des Anges et la chapelle des Larmes sont actuellement fermées au public.
Plus bas sur la falaise, deux autres curiosités sont à ne pas rater :
À savoir que le site de l'abbaye accueille aujourd'hui également un hôtel et un restaurant.
L'Hôtel recoit toute l'année, à différents niveaux de standing.
Le restaurant propose un espace Self Service, mais également différents menus.
Voir aussi : Circuit touristique Route Romane d'Alsace.
Informations en français, anglais et allemand - Terrasses fermées selon le temps
Par route via Obernai, Villé ou Sélestat (D426 ou D526)
Parking gratuit
Bus ligne 257 : Strasbourg - Ottrott - Mont Ste Odile - Champ du feu)
Bus spécial à départ d'Obernai - Boersch - Klingenthal
Renseignements et horaires au 09 72 67 67 67
Visite individuelle gratuite
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