Avez-vous déjà assisté à un concert de Kathy Faller 68 ? Si oui, vous savez que ce groupe d'afrobeat est d'une efficacité redoutable sur scène. Si non, vous avez raté un grand moment de musique et de fête. Mais, bonne nouvelle, les séances de rattrapage sont nombreuses, le groupe se produisant régulièrement en Alsace.
DR Kathy FallerLe groupe Kathy Faller, issu du conservatoire de Mulhouse, rassemble 25 musiciens, âgés de 17 à 55 ans, armés de divers instruments : percussions, clarinettes, trompettes, trombones, claviers guitare, violon .... Toute est parti en 2007 d'un atelier sur le rythme dirigé par Samuel Colard, professeur de jazz et de musique actuelle. Il choisit d'introduire ses élèves à la musique métissée de Fela Kuti, père de l'afrobeat, ce funk nigérian qui est une fusion entre musique afro-américaine et culture traditionnelle yoruba. Les élèves se produisent à la fin de l'année dans un concert qui réunit 200 personnes.
Si un concert marque l'esprit du public, il marque aussi celui des musiciens : « J'ai pas mal joué dans le milieu professionnel et ce groupe apporte une énergie, une pêche, une spontanéité que je n'avais pas ressenti depuis longtemps. Au début, je dirigeais mais c'était irrésistible de jouer », explique Samuel Colard. Dans le public, certains sont tellement séduits par la performance scénique qu'ils frappent à la porte du conservatoire pour intégrer le groupe, à l'image de Julien Baumert aux percussions : « Quand j'écoutais Fela Kuti, jamais je n'aurai pensé pouvoir le jouer sur scène. Et quand j'ai vu Kathy Faller en concert, je me suis dit : quelle classe ! » Et c'est ainsi que celui qui s'était écarté de son cursus classique parce qu'il avait une image négative du conservatoire, s'est retrouvé de nouveau sur les bancs de cette vénérable institution.
Il est vrai que cette musique rythmée et enlevée, jouée par ce groupe à la complicité évidente, peut vous dépoussiérer l'image d'un conservatoire. Pour que l'alchimie prenne entre des musiciens avec une formation très classique et des autodidactes pur jus, le professeur travaille sans partition : « Cela permet d'être tout de suite dans le ressenti, dans l'écoute de l'autre et pas dans le déchiffrage. C'est comme ça que cette musique a été conçue et qu'elle est transmise, à l'oral. Elle met le corps en action plutôt que le cerveau », précise Samuel Colard. Sur scène, une grande place est laissée à l'improvisation, manière plus directe de communiquer, voire communier, avec le public.
Et le public ne s'y trompe pas, encore une fois très nombreux pour fêter la sortie du premier album, composé de morceaux originaux, le mois dernier. Kathy Faller, cette être hybride à plusieurs têtes, espère ainsi se produire dans tout le grand Est et organiser quelques tournées dans d'autres régions « On est vraiment dans la pratique amateur au sens noble du terme et on veut continuer à avancer à notre rythme. On ne sait pas trop où cela peut nous mener, mais on veut se confronter à la réalité du milieu de la musique et du disque », avance Samuel Colard. Mais sans se renier, en restant un acteur de la vie socioculturelle dans le département, fidèle à l'esprit de l'afrobeat et son sens du collectif.
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