Le Cinéma, Monique Et Moi

Avant-première en présence de la réalisatrice paimblotine Julie Rambaud.

Synopsis :
Je suis projectionniste.
À l’issue d’une tournée de cinéma itinérant, je pose mes valises à Paimbœuf, une petite commune sur l’estuaire de la Loire.
Quelques rues derrière chez moi, les vestiges d’un cinéma des années 30 m’intriguent.
Comment a-t-on pu l’abandonner ?
Que renferme la façade murée ?
Je mène l’enquête.
Les Paimblotins me racontent des histoires, et le vieux cinéma se remet à vibrer…

SÉLECTIONS :

  • Estival de Premiers Plans
  • Les Rencontres Ad Hoc
  • Mois du doc Côtes d’Armor
  • Mois du doc Centre-Val de Loire

Billetterie en ligne ICI>>>

Depuis sept ans, avec Yan, mon compagnon, je sillonne les campagnes dans un bus un peu magique, qui se transforme en écran de cinéma à la tombée de la nuit.
Nous nous arrêtons dans des petites communes qui n’ont jamais eu les moyens de s’équiper d’une salle, ou qui l’ont vue disparaître, et nous y faisons revivre le cinéma forain.
Cette vie que nous avons choisie est une nécessité pour moi.
Partager des images, qu’elles soient poétiques ou qu’elles posent question, m’aide à vivre et à me positionner dans ce monde.
C’est à l’occasion de nos tournées estivales que j’ai découvert Paimbœuf, une petite commune de 3000 habitants sur l’estuaire de la Loire.
Le public s’y montre particulièrement enjoué et chaleureux à chacun de nos passages.
Séduits par cet accueil, autant que par les lumières du fleuve, c’est ici que nous nous installons en 2019.
Les premiers jours, en me perdant dans les venelles et les rues désertes, je me retrouve devant les vestiges de l’ancienne salle de cinéma, le Français.
La façade art déco est murée.
La porte de l’entrée latérale est cadenassée.
Comment en est-on arrivé là ?
Comment peut-on laisser disparaître une salle de cinéma ?
Entre indignation et envoûtement, j’ai envie d’en savoir plus.
J’interroge le voisinage. On me raconte alors le Paimbœuf vivant des années 60, qui comptait vingt-cinq cafés, un hôpital, un tribunal, deux salles de cinéma, un ciné-club...
Preuve à l’appui, un ancien cinéaste amateur ressort son projecteur pour me montrer des films d’archives qu’il a tournés à cette époque.
La vie de la commune se trouve ainsi gravée sur pellicule.
La vie du temps du plein emploi et des fêtes de village.
Puis c’est le déclin progressif.
La fermeture de l’usine pourvoyeuse de travail, à la fin des années 90, entraîne celle des commerces, des cafés, des cinémas...
Destin partagé de nombreuses communes rurales aujourd’hui sinistrées.
Au fil des bobines, je guette des images du Français... Mais rien.
Cette absence d’images, pour un lieu qui les a célébrées pendant plus de cinquante ans, attise mon désir.
Surtout, les récits que j’entends autour du vieux cinéma m’apparaissent mystérieux, voire épiques, et suscitent en moi des images fantasmées.
Le destin de Monique Crusson, la dernière propriétaire, me laisse songeuse.
Une légende entoure son personnage.
Je la rencontre à l’EHPAD en juillet 2020 et la sollicite pour ma démarche documentaire.
Elle accepte de me revoir.
Je la quitte en lui disant à bientôt.
Elle décède quinze jours plus tard.
De cette unique rencontre, je n’ai pas d’images.
Mais il me reste la mémoire de son regard bleu clair qui s’allumait quand je prononçais le nom du Français.
Et un désir très fort de lui rendre hommage, à elle, à son engagement et à cette salle de cinéma.
Le bâtiment symbolise à mes yeux tous les autres cinémas abandonnés dans les campagnes.
Son destin fait aussi écho aux salles qui, aujourd’hui, connaissent une désaffection préoccupante, à la disparition progressive des expériences collectives, à l’individualisme galopant.
Je crois que c’est contre ça que Monique Crusson luttait déjà.
Avec ce documentaire, je m’intéresse à une communauté dans son sens le plus simple, qui consiste à partager quelque chose, et à prendre soin de « son commun ».
Je cherche le rôle que le cinéma a pu jouer dans le village.
En me nourrissant de l’histoire du Français, je sors de la dynamique de l’enquête et tente de recréer les conditions d’une expérience collective de l’image dans la commune.
Le travail de mémoire qui initie le film m’intéresse moins pour lui-même que pour la possibilité qu’il offre de parler du présent et du futur.
Il ne s’agit pas seulement de rembobiner, mais de continuer à dérouler la pellicule.

Julie Rambaud :
Enseignante de français et histoire-géographie, Julie Rambaud rompt avec l’Éducation nationale pour se consacrer pleinement à la création d’un cinéma ambulant dédié à la promotion du court-métrage.
Après l’aménagement d’un ancien bus scolaire et une année d’itinérance au Portugal où elle lance la première édition du festival Le plein de Super, elle revient avec le bus-cinéma dans les Pays de la Loire, où le festival continue aujourd’hui encore.
Coordinatrice multifonction de l’association La boîte carrée, elle assure entre autres la sélection et la programmation des films.
En 2013, elle coréalise avec Yan Rambaud Suite à un voyageur, collage audiovisuel inspiré d’un roman.
Son émerveillement pour les images d’archives et la pellicule l’amène à son premier film documentaire autour de son nouveau port d’ancrage : Paimbœuf.

Renseignements

Où :
2 Avenue des Frères Lumières 44250 Saint-Brevin-les-Pins

Dates et horaires :

  • Jeudi 14 Novembre 2024 à 20h45

Tarifs :

NC

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