Fondée en 727 par Eberhard, neveu d'Odile de Hohenbourg, fondatrice de l'abbaye dite du Mont Sainte Odile, à l'aide du moine Pirmin. Le roi Thierry IV et l'évêque Widegern de Strasbourg accèptent l'implantation et le droit aux moines d'élire leur abbé. Indépendante dès sa création, l'abbaye va connaître une expansion fulgurante, grâce aux dons des seigneurs, d'abord locaux, puis européens.
© Bernard Chenal La façade de l'abbaye de Murbach surgit parmi la forêt des VosgesLe grand empereur Charlemagne sera lui-même, un temps, abbé laïc de Murbach, alors qu'il offrit à l'abbé Simbert le titre d'évêque d'Augsbourg.
La première grande crise de l'abbaye se déroule en 926, lorsque les Hongrois pillent le lieu; sept moines alors en place sont tués, et prendront le statut de martyrs reconnus dans toute l'Alsace. un autel, toujours en place, leur est dédié dans l'abbaye.
L'abbaye se relève et continue son expansion : terres en Allemagne, en Suisse, gérance de mines, de chateaux, de sites thermaux... Au point qu'en 1228, l'empereur Frédéric II de Hohenstaufen offre aux abbés de Murbach le statut de princes-abbés, les possessions de l'abbaye devenant alors principauté d'empire.
Charles Quint cèdera même le droit régalien de battre monnaie. L'abbaye est alors à son apogée.
À partir de la fin du XVIe siècle, la gloire de l'abbaye décline peu à peu. Le régime de la commende (abbé sans droits sur la discipline des moines) y est mal vécu et les tensions se forment avec le pape et l'empereur.
Les troupes du duc de Saxe viendront même saccager l'abbaye en 1625 et 1640, et le prince-abbé perd le droit de battre monnaie quand, en 1648, l'Alsace est cédée au Royaume de France.
Les moines, sans abbé sur le site même de Murbach à cause de la commende, décident de quitter définitivement l'abbaye en 1720 pour rejoindre Guebwiller. Murbach regagne le droitd'élire un coadjuteur en 1736, lequel obtiendra du pape Clément XIII de quitter définitivement Murbach pour Guebwiller en 1759.
Du coup, l'abbaye, laissée vide, est sécularisée en 1764, et devient un chapitre de chanoines.
Avec la Révolution française, le coup de grâce est porté à l'abbaye anciennement si glorieuse. Le chapitre est saccagé et déserté et le dernier prince-abbé meurt en 1839.
De nos jours, de la grande abbaye du XIIe siècle il ne reste que le chevet et le choeur sous les deux grandes tours en grès rose. Le style roman est néanmoins toujours représenté, et la partie en place est dans un superbe état de conservation. La façade mérite à elle-seule plusieurs minutes d'observation.
À l'intérieur, des éléments d'époques sont visibles par le visiteur : le gisant du fondateur de l'abbaye, le comte Eberhard d'Eguisheim, ou l'autel dédié aux sept moines martyrs morts au Xe siècle. En faisant le tour, on imagine volontier l'ancienne nef d'une cinquantaine de mètres de long à la place du cimetière actuel.
Pour ceux qui voudraient en découvrir un peu plus, la chapelle Notre Dame de Lorette, du XVIIe siècle, se situe un peu plus haut sur la colline, et permet d'avoir une superbe vue plongeante sur l'abbaye et son vallon, qui prend toute sa valeur avec la lumière d'Eté.
Passer Guebwiller, puis Buhl et prendre la bifurcation vers Murbach
Grand parking gratuit à l'extérieur, 100m avant l'abbaye
Accès libre
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