Djanta, ca veut dire lion dans un dialecte du Bénin. Un nom de scène qui « colle avec la symbolique du reggae rasta et à ma personnalité, à mon côté force tranquille » déclare ce jeune artiste mulhousien. Enfant, Djanta apprend le piano et chante dans des chorales. Mais les vinyles de papa lui faisaient de l'œil : « Je me souviens des grosses pochettes de Bob Marley qui m'ont de suite attiré. Et puis, je me suis intéressé à la philosophie du reggae, au message spirituel et social qu'il y a derrière ». A l'adolescence, il gratouille une guitare, reprend des chansons de Bob Marley et commence à écrire des chansons en anglais. Aujourd'hui, il chante en patois jamaïcain, l'équivalent du créole dans les Antilles, dans la veine des artistes comme Gentleman, Alborosie ou Patrice.
DR Djanta est allé en Jamaïque pour enregistrer une partie de son premier albumEn répondant à une petite annonce, Djanta devient le chanteur du groupe Jah Lion Youth & The Fighting Roots. Mais c'est en 2006 qu'il fait une rencontre décisive, celle de Dameon Gayle, producteur jamaïcain, qui l'invite dans son pays et l'introduit dans le milieu. Djanta a sa carte d'entrée dans les studios et enregistre notamment dans le prestigieux Tuff Gong crée par Bob Marley, fait des duos avec des artistes reconnus comme Lutan Fyah, Luciano et Fantan Mojah. Une belle leçon : « C'est impressionnant de voir la vitesse à laquelle ils travaillent. Les musiciens composaient en fonction de la façon dont je chantais et trouvaient la corrélation entre la musique et le texte. J'ai un musicien qui m'a fait une ligne de basse qui tue sur une chanson, en cinq minutes chrono parce qu'il a senti la vibration du texte. C'est en eux, ça se voit. On retrouve dans leur jeu musical leur façon d'être », commente encore tout émerveillé Djanta. Pendant deux mois, il va aussi s'immerger dans la culture du pays : « Je me suis rendu compte de la portée des paroles que j'écoutais : la marché du travail est bloqué, l'émigration vers les Etats-Unis de plus en plus difficile, donc les gens se tournent vers la musique comme moyen de survie. Quand on est là-bas, on n'a pas besoin de lire les journaux ou de regarder le JT, il suffit d'écouter les derniers singles pour connaître les nouvelles. »
Le retour en France est un peu plus difficile dans la mesure où le reggae n'a pas la même caisse de résonnance. Djanta va donc se tourner vers l'Allemagne et la Suisse, là où le public est plus réceptif à ce style de musique, pour trouver un label pour sortir son premier album "Conscious Entertainer", composé de 14 titres. Son reggae, dans la mouvance new roots, parle de justice sociale : « Il y a beaucoup de gens qui dépriment en France, qui galèrent avec leurs crédits, qui ne trouvent pas de travail, qui triment toute la journée pour gagner le Smic...Même si je dénonce certaines choses, j'essaye de transmettre l'espoir dans mes chansons ». Son album devrait sortir à la fin de l'année 2011.
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