Le 13/11/2024
Le 3C - Café Culturel Citoyen, 23 Boulevard Carnot | Aix-en-Provence
Le terme japonais sumi signifie « encre noire » et e signifie « peinture ». Il désigne l’une des formes d’art dans laquelle les sujets sont peints à l’encre noire dans toutes les gradations possibles, du noir pur aux nuances plus claires obtenues en diluant l’encre avec de l’eau.
© https://cafeculturelcitoyen.org/evenements/performance-de-peinture-japonaise/Toutefois, cela ne signifie pas que tout ce qui est peint de cette manière mérite le nom de sumi-e. Le véritable sumi-e doit présenter des caractéristiques typiques, telles que la simplicité et la spontanéité, qui frappent directement la sensibilité de l’observateur.
Pour qu’un tableau soit « vivant », tous ses composants doivent être vivants. Ce type de peinture comprend déjà l’esquisse ; il n’y a pas besoin de préparation. Comme dans la peinture traditionnelle, toute forme ou détail superflu est omis.
Sumi-e capture l’essence de la nature. Elle s’accorde avec le « mouvement rythmique de l’Esprit », qui est présent en toute chose, et que l’artiste traduit dans sa peinture.
Cette façon de peindre a été introduite au Japon par les moines zen et a connu un succès rapide car, dans cette méthode de peinture, comme dans la pratique zen, la réalité est exprimée en la réduisant à sa forme pure et nue.
Les retouches, les ajouts et les décorations n’améliorent pas l’œuvre, mais cachent sa véritable nature. Tout comme en cuisine, si vous ajoutez trop d’épices, vous n’obtiendrez pas le véritable goût de ce que vous avez préparé.
Tout comme dans le zen, quelques mots suffisent à exprimer le sens de nombreuses heures de méditation ; dans le sumi-e, quelques traces d’encre noire peintes au pinceau sur une simple feuille de papier blanc peuvent représenter le motif le plus complexe. Il faut apprendre à saisir l’essence afin d’aller au cœur de la réalité telle qu’elle est.
Par définition, le sumi-e est une peinture artistique japonaise utilisant uniquement de l’encre noire. Un artiste sumi-e cherche à capturer l’essence du sujet en quelques coups de pinceau seulement. Chaque coup de pinceau doit avoir un sens et doit évoquer une émotion et une beauté que le spectateur peut voir non seulement dans le tableau lui-même, mais aussi dans l’espace à l’intérieur et à l’extérieur du tableau. L’encre utilisée dans le sumi-e est indélébile, elle crée donc une image qui ne peut être effacée.
Le pinceau ou, en japonais, le fude, est très important. L’artiste charge le pinceau avec un équilibre parfait de diverses nuances d’encre dans les différentes sections du pinceau, sachant que celles-ci seront libérées à des vitesses différentes et à des moments différents dans un seul coup de pinceau. L’encre doit avoir la bonne consistance, résultat de longues années d’expérience, de compétence et d’intuition de l’artiste. C’est quelque chose qui ne peut pas être mesuré.
L’ombrage est l’une des caractéristiques essentielles d’un excellent coup de pinceau sumi-e. Un maître du sumi-e peut efficacement nuancer un coup de pinceau du clair au foncé tout en préservant la pureté des tons de l’encre et le caractère du trait.
Un artiste sumi-e peint en utilisant du papier japonais ou washi. La création du washi est basée sur les conditions météorologiques et les saisons de l’année. Les fibres utilisées pour le washi sont les fibres de riz, le kozo ou mûrier à papier, des plantes indigènes au Japon comme le mitsumata (buisson à papier oriental) et le gampi. Il existe différents types d’absorption qui correspondent aux différents coups de pinceau.
Les pinceaux utilisés pour le sumi-e sont fabriqués à partir de matériaux naturels de la plus haute qualité. Le manche de la brosse est en bambou, tandis que pour les poils, une dizaine de types de poils d’animaux sauvages différents sont utilisés en combinaison, tels que le lapin, le loup, le blaireau, le cheval et le cerf. Chaque type de fourrure absorbe et réagit différemment à l’encre.
Un pinceau sumi-e peut sembler simple, mais il s’agit d’un instrument artistique très élégant et parfaitement équilibré. Son noyau interne est fait de poils plus rigides. Le noyau extérieur est constitué de poils plus fins et plus doux, tandis que l’extrémité utilise des poils plus délicats.
Parmi les autres matériaux utilisés en sumi-e, citons le suzuri ou pierre à encre, créée à partir d’ardoise trouvée dans d’anciens lits de rivière et carrières. Les encres sumi de la plus haute qualité proviennent de pins qui poussent sur les pentes des montagnes de Suzuka et de Nara.
La technique de production de l’encre sumi est une ancienne tradition transmise de génération en génération. Comme le pinceau et le papier, l’encre n’est également produite qu’à certaines périodes de l’année. Une excellente encre sumi est une encre qui a été vieillie pendant 10 ans ou plus.
Témoignages
« Pour avoir vu l’artiste italien manier ses pinceaux chinois, mélanger et diluer méthodiquement ses encres, se concentrer et imprimer d’un geste sûr et spontané le sujet étudié, sans dessin préalable, on est sous le charme, impressionné.
Entre le mont Fuji et Sainte-Victoire, ses pinceaux révèlent sa vérité, infusent sur le fin papier blanc de la douceur. Cet art ancestral est en constante évolution pour qui cherche et Mauro est de ceux-là, repoussant dans une caresse les limites de l’art contemporain. »
Petra Wauters
Où :
Le 3C - Café Culturel Citoyen,
23 Boulevard Carnot 13100 Aix-en-Provence
NC
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