Le music-hall de Soultzmatt célèbre ses 10 ans d’existence. Fréquentation stable, montée en gamme de sa revue annuelle, visiteurs satisfaits... Le Paradis des Sources est une affaire qui tourne. On a voulu en savoir plus et voir l’envers de ce décor féerique, en compagnie des danseuses, artistes et autres petites mains qui font vivre ce lieu de fête. Texte et photos : Mike Obri
Soyons franc. Quand on dit music-hall à un Alsacien, il pense à Kirrwiller, et un tout petit peu moins à Soultzmatt. Mais c’est en train de changer. Le cabaret haut-rhinois fait tout pour. « On a cette volonté de faire notre truc à nous. L’établissement tient la route : on affiche 40 000 entrées par an, dans les assiettes on a quelque chose de bien, on travaille avec les viticulteurs du coin, la revue est toujours plus créative... On s’accorde plus de temps sur les détails. Les clients nous le rendent bien et ils sortent d’ici avec la banane », détaille Samuel De Nita, en charge des réservations.
Le démarrage difficile des premières saisons n’est plus qu’un vieux souvenir. « Mais le Paradis, c’est un gros bateau qu’il faut absolument savoir diriger. Avec 40 personnes qui travaillent ici et une revue qui change chaque année, il y a des frais incompressibles immenses. On ne peut pas se rater. »
On vous emmène en coulisses du Paradis de Sources ! En exclu pour le JDS, les artistes nous ont fait une petite place là où d'habitude le grand public n'a pas le droit de se rendre...
Certains costumes doivent être raccommodés à la dernière minute ! Vite, vite, dans l'atelier couture et bricolage, les danseuses font des tests avant de monter sur scène.
Cela paraît complètement fou, mais tous les costumes que vous voyez chaque année dans les revues passent par la petite machine à coudre de Jacqueline. Strings à élargir pour une danseuse ayant pris un peu de hanches, queue-de-pie à rafistoler, plumes foutues... Jacqueline abat un boulot monstre dans son petit atelier de couture, planqué dans les sous-sols du cabaret. La revue actuelle, dont le sujet est la mode, lui rend un petit hommage en la citant.
Petits moments volés en furetant derrière le rideau. ça répète, ça se marre un bon coup... C’est sûr, c’est pas l’ambiance de bureau. Et vous aussi, vous pourrez visiter les coulisses du music-hall, sur réservation cette année !
Ta-da ! Cancan traditionnel, trapèze, portés, acrobaties... les danseurs, danseuses et artistes de la revue sont capables de toutes les prouesses physiques. Ils s’entraînent avant chaque représentation : une petite salle de sport se trouve juste sous la scène ! On est totalement sous le charme des danseuses, aussi sympathiques qu’envoûtantes.
Cette année, un numéro de contorsion hallucinant est au programme, réalisé par Babou Flex, finaliste de l’émission « La France a un incroyable talent » sur M6.
Des jeux de lumières et des murs vidéo qui donnent un sacré cachet à la revue « Apparences », la dixième du Paradis des Sources.
La meneuse de revue du Paradis, c’est Lola From Paris. Ou Olivier, à la ville. Cet artiste transformiste a imaginé l’histoire de la revue « Apparences », où une créatrice de mode très urbaine débarque en Alsace, dans un univers qu’elle ne connaît pas. Une expérience assez proche de la sienne. Bien que mesuré et sachant qu’il a parfois affaire à un public un poil académique, l’artiste ose (presque) toutes les fantaisies. L’an dernier, la revue racontait l’histoire d’un garçon qui préférait les garçons.
De façon plus légère, cette année, « on a mis des plumes sur les danseurs... ce qui ne se fait pas trop d’habitude », sourit-il. « Beaucoup de choses sont possibles sur cette scène. Même à Soultzmatt. Si de petits messages peuvent passer, tant mieux. Mais l’essentiel reste de s’amuser et de prendre du plaisir. Tout se termine toujours bien ici ! » Le show ne va pas tarder. Lola passe en mode Oeil de Moscou : le moindre collier oublié ou chapeau mis de traviole est détecté !
L'adrénaline commence à monter. Une danseuse attend son entrée en scène, dans les ténèbres des coulisses. Le show ne va plus tarder !
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