Propos recueillis en janvier 2013.
© Sandrine Bavard Suzanne Roth prépare son septième livre de recettesOn dit que c’est la cuisinière préférée des Alsaciens. Depuis son premier livre, Les Recettes de nos grands-mères, jusqu’au dernier ouvrage, Le livre de cuisine des Alsaciennes, elle n’a connu que des succès de librairie. Certains livres comme Sundgau à table sont épuisés, d’autres sont réédités parce que les premiers tirages n’ont pas suffi à la demande. Pour expliquer ce succès, Suzanne Roth invoque le travail bien fait : « A chaque fois que je dédicace, on me dit que mes recettes fonctionnent, qu’il n’y a pas de raté. Cela prouve que je teste toutes mes recettes, que j’ai dosé tous les ingrédients. Je sais de quoi je parle, je peux donner des conseils, expliquer le pourquoi du comment.»
Suzanne Roth est tombée dans les marmites quand elle n’était encore qu’une enfant, encouragée par une mère très bonne cuisinière. Sa passion l’amène à faire un livre Recettes de nos grands-mères d’Alsace, pour lequel elle recueille le témoignage des femmes de son village, à Muespach-le-haut dans le Sundgau : « Je m’intéressais surtout à la cuisine de grand-mère qui allait se perdre, une cuisine locale avec les produits du potager, des produits qu’on avait sous la main. Il y avait alors ce phénomène de fast-food, de plats cuisinés, on ne prenait plus le temps de cuisiner. Moi, j’avais le souci de sauver le patrimoine alsacien, parce que la gastronomieen fait partie », explique-t-elle.
Suzanne Roth revendique une cuisine simple, de tous les jours, et même des restes. Elle se félicite du retour vers une cuisine de terroir, avec des légumes d’autrefois : rutabaga, panais, topinambour… : « Tout ce que j’ai prêché pendant 28 ans - je n’étais pas la seule, mais j’étais une des première à dire qu’il fallait sauver le patrimoine culinaire – a été entendu. Maintenant, tous les grands chefs en parlent. Ils délaissent la nouvelle cuisine pour revenir à des valeurs sûres. »
Cette cuisine de terroir, transmise de génération en génération, crée un lien affectif, inaltérable, qui est sans doute aussi la clé de ce succès. « Si vous saviez le nombre de livres que je dédicace parce que la personne a envie de refaire ce qu’elle mangeait chez sa grand-mère ou chez sa mère ! Et que ce soit dans n’importe quel pays, même en Amérique, ce qui prouve que les Alsaciens sont partout et qu’ils n’oublient pas leurs origines. Quand on se réunit en famille autour de la table, il y a quelque chose qui se passe et qui ne s’oublie pas, il y ‘a un échange, un partage. Et la famille, c’est précieux. Quand je vois que des gens mangent assis devant la télé avec une assiette sur les genoux, je trouve ça dommage. Il faut prendre le temps de se réunir autour de la table. »
Si le titre de cuisinière préférée des Alsaciens est peut-être subjectif, il y a des titres qui sont bien réels et tangibles : Suzanne Roth a remporté le prix Prosper Montagné, présidé par Marc Haeberlin (3 étoiles au Michelin) pour sa tarte au fromage blanc en 82, pour son mendiant aux cerises en 85, pour son foie sauté en 86. En 2011, elle a obtenu le Grand Prix de l'Académie Nationale de Cuisine pour Le livre de cuisine des alsaciennes sur un salon dédié aux professionnels de l'hôtellerie et de la restauration à Lyon. Mais ces titres ne lui montent pas à la tête pour autant : « Tout est à prendre avec beaucoup d’humilité, il faut rester simple dans la vie, même si vous êtes mis à l’honneur. On va beaucoup plus loin si on reste abordable que si on joue les fiers », témoigne-t-elle.
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