Rodolphe Burger, en quelques lignes ? « Alors ça, c'est ton boulot ! »... Pas évident. Le grand homme est un pilier de la scène musicale française : Alain Bashung, Jacques Higelin, Françoise Hardy ou Rachid Taha, pour ne citer que les plus connus, ont fait appel à ses services de compositeur, auteur, guitariste et producteur. Il a aussi publié une bonne dizaine d'albums solo depuis trente ans, et encore plus d'albums en collaboration avec des artistes d'horizons divers, de la poésie contemporaine à l'ethnographie sonore, du blues à la musique bretonne. Ses jingles rythment les arrêts du tram strasbourgeois.
© BenPi Rodolphe Burger, interviewé par le JDSSon groupe rock Kat Onoma, formé à Strasbourg au milieu des années 80, reste influent et les albums sont en cours de remasterisation (le classique Billy the Kid, de 1992, inaugure ce mois-ci la série de rééditions). C'est dans la Vallée, le festival dont il assure la direction artistique dans sa ville natale de Sainte-Marie-aux-Mines, a fêté l'an dernier ses vingt ans et une nouvelle édition est déjà prévue à l'automne 2023, autour d'un concert hommage à Rachid Taha. Bref, on repose la question : Rodolphe Burger, qui es-tu ?
Pour se faire une idée plus claire du personnage, rendez-vous au Noumatrouff mulhousien le 10 décembre, à l'occasion d'un concert qui devrait le voir revisiter son répertoire personnel à l'état brut en compagnie de deux de ses complices fidèles, le batteur Arnaud Dieterlen et le chanteur Fred Poulet qui assure la première partie.
Deux Mulhousiens d'origine : « Sainte-Marie-aux-Mines, c'est un peu la petite soeur de Mulhouse avec ses cités ouvrières, une Alsace différente qui créé des personnalités particulières »... Burger avait inauguré la grande salle du Nouma, en 1999, aux côtés du regretté Arno. Depuis, on a pu le voir souvent dans des lieux plus institutionnels, dont le Festival d'Avignon ou la Philharmonie de Paris ! Rodolphe Burger, toujours rock ? « Jouer pour un public debout, ça reste ce que je préfère ! Quel que soit le lieu, je m'arrange pour que les spectateurs ne restent pas statiques ».
C'est ce qui s'est produit récemment au Mexique avec l'un de ses nouveaux projets en cours, le trio Mademoiselle, fusionnant blues et raï. De retour à Sainte-Marie-aux-Mines, le Parisien d'adoption peaufine son prochain album solo dans son fameux studio installé dans une ferme, « où on déjeune et on enregistre dans la même pièce », très loin des studios clean et sans âme...
L'artiste en parle comme d'un "creuset" où son inspiration, toujours nourrie d'électricité incandescente, de sons electroniques et de poésie expérimentale (en français comme en anglais ou en allemand), s'épanouit au grand air. « J'ai l'âge de prendre ma retraite mais j'ai l'impression que tout ne fait encore que commencer et que toutes les directions restent ouvertes ! Toutes les expériences se nourrissent les unes les autres », surtout quand elles sont menées avec un sens du partage et une ouverture d'esprit à toute épreuve.
Une chanson en boucle ?
En ce moment, je suis en studio, j'écoute alternativement les mixes de l'album de Mademoiselle qui sort bientôt et les morceaux en cours d'enregistrement pour mon prochain album.
Votre livre de chevet ?
Encore et toujours le "Lenz" de Georg Büchner (auteur germanique du 19e siècle, ndlr).
Un restaurant dans le Haut-Rhin ?
La Canardière, à Petite Lièpvre, Sainte-Marie-aux-Mines.
Votre dernière grande joie ?
Cet après-midi, en studio, la rencontre entre les Sonnenblume et les Choolers Division.
Une personnalité alsacienne que vous admirez ?
Tomi Ungerer.
Truc préféré en Alsace ?
Sa situation "multi-frontalière".
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