Niack, entre graff et peinture

Entre peintures picturales et street art

© DR L'artiste, dans son atelier de Motoco à Mulhouse

C'est un artiste atypique, touche-à-tout et plein de talent que nous rencontrons dans son atelier lumineux de Motoco. Niack, c'est un coup de pinceau assuré et surtout un parcours de vie hors du commun ! - Alix S

Niack, Thomas de son prénom, s'épanouit dans son art, en expérimentant toujours plus loin et apprivoisant un style de peinture bien à lui. Tout commence en 1987, Thomas naît à Mulhouse, en grandissant il pratique le football et découvre la musique, le rap en particulier et la culture du graffitti encore très marginale à Mulhouse.
Il apprivoise petit à petit l'outil, la bombe de peinture, les techniques en s'initiant, échangeant et parfaisant sa technique au fil des rencontres. Le street art, le graffiti sauvage, Niack a beaucoup expérimenté et repoussé les limites. Après l'obtention de son BTS, il s'intéresse principalement aux spots légaux et teste diverses médiums comme la calligraphie, la gravure, la sérigraphie, découvre le graphisme... « Une expérimentation continue et accrue », explique-t-il. Niack produit et manage également à cette époque le groupe de rap ASOM et les accompagne dans leur tournée nationale. Retour à ses premiers amours, à savoir la musique, mais la boucle n'était pas encore bouclée...

Expérimenter pour mieux régner

Niack expérimente, crée de ses mains jusqu'à une rencontre à Colmar qui va changer les choses. Il rencontre alors Joël Vallon, un artiste et galeriste alsacien, qui lui propose d'exposer ses oeuvres dans la galerie à Offenburg, en Allemagne. Niack va alors exposer pour la première fois ses tableaux mêlant style caligraphique et effets graphiques et colorés de peinture. Petit à petit, le style de Niack évolue, change, « je teste le dessin sur tablette, puis je me lance sur la toile à la peinture acrylique » évoque-t-il.
En 2020, nouvel air et nouvelle ère, son ami Jordan aka One Kean le rejoint dans un nouvel atelier en face du parc Salvator à Mulhouse. Les deux compères s'aident mutuellement et élaborent leurs propres chemins artistiques. Ils déménageront ensemble dans leur nouvel atelier de Motoco avec un espace encore plus grand et prometteur. Niack se lance alors dans la peinture réaliste, un style pictural qui demande beaucoup de patience et de maîtrise. Il peint alors des paysages urbains de New York, Los Angeles, Miami à partir de photos que lui rapportent ses amis lors de ses voyages. Des peintures où l'artiste joue sur les ombres et les contrastes, sur l'ambiance et l'atmosphère des scènes figées. Un esprit "vacances" ou très street, ode à la fois à l'architecture et à l'âme des villes. A la manière d'un Hopper, Niack apporte sa patte à la fois sensible et réaliste à des toiles picturales et uniques. « Le marathon continu », comme le dit si bien Nipsey Hussle... Et pour Niack, il continue avec son expo duo en janvier à Paris à la galerie Zberro et sûrement avec encore bien d'autres à venir.

Une chanson en boucle ?
La chanson "Smoothies in 1991" de Larry June, un rappeur américain de San Francisco que j'apprécie tout particulièrement.

Qu'est-ce qui t'influence ?
La musique, le rap, le hip-hop ainsi que l'esthétisme de certains clips m'inspirent beaucoup dans mon travail. J'écoute toujours de la musique à l'atelier !

Une personnalité inspirante ?
En ce moment, je suis fan du travail du créateur de mode streetwear britannique Clint Ogbenna et sa marque Corteiz.

Un spot adoré à Mulhouse ou ses environs ?
La Guinguette la Gargotte en été à DMC, le cadre y est magnifique et l'ambiance animée.

Un café ou resto dans le coin ?
La Quille à Mulhouse pour y déguster une bonne planchette accompagnée d'un verre de vin.

Ta dernière grande joie ?
Je suis en joie tout le temps ! Je me sens privilégié.

Ton prochain voyage ?
A Paris pour y exposer, et à Morzine pour y faire du ski cet hiver !

Un truc préféré en Alsace ?
L'histoire de Mulhouse, une ville pleine de surprises !