Miles et Gainsbourg : une rencontre au RiveRhin

Avec son spectacle " You're under arrest ", le pianiste strasbourgeois Grégory Ott ressucite sur scène Miles Davis et Serge Gainsbourg, deux provocateurs de génie qui ont plein de points communs !

Miles et Gainsbourg : une rencontre au RiveRhin © TMTPHOTO Miles et Gainsbourg : une rencontre au RiveRhin

JDS : Comment est né « You’re under arrest » ?

Grégory Ott : en 2019, j’ai eu une carte blanche du festival Bibliothèques Idéales à Strasbourg, j’ai cherché quelque chose de littéraire. J’ai pensé aux chansons de Serge Gainsbourg, dont je suis fan, comme du trompettiste Miles Davis : je me suis rendu compte qu’il y avait plein de choses qui reliaient les deux personnages ! Ils ont été victimes de ségrégation, ils ont cassé les frontières entre les styles musicaux, ils sont tous les deux morts en 1991, ils ont tous les deux sorti dans les années 80 un album intitulé You’re under arrest....

C’est-à-dire « vous êtes en état d’arrestation »... Que représente ce titre pour vous ?

Ce sont tous deux des enfants terribles, des provocateurs anti-establishment... À vrai dire, concernant Gainsbourg, je me suis plutôt tourné vers sa période jazz, ses premières chansons comme L’Eau à la bouche, que j’adore ! Il a toujours gardé des racines noires dans sa musique : afro, reggae, funk... J’ai conçu un parcours croisé, qui débute avec un extrait du Kind of Blue de Miles Davis, l’un des albums les plus connus de l’histoire du jazz. Miles était un malin lui aussi, une superstar, il avait toujours l’oreille sur ce qui fonctionnait, il a inventé le jazz-rock. On va par exemple reprendre sa version de Human Nature de Michael Jackson, tirée de l'album You’re under arrest...

De quelle manière avez-vous arrangé les morceaux ?

Je suis au piano avec mon trio, fidèle depuis 20 ans : Matthieu Zirn à la batterie, Gauthier Laurent à la basse. On a eu besoin de voix pour chanter Gainsbourg. Léopoldine HH vient avec sa fraîcheur enfantine, elle aurait très bien pu être une muse de Gainsbourg ! Matskat chante et joue du violon jazz, il fait ça très bien... Je parle pas mal entre les morceaux pour retracer ce parcours parallèle.

Et que souhaitez-vous transmettre au public ?

L’instant présent ! Même si tous les arrangements sont bien calés, notre approche « jazz » implique que quelque chose d’imprévu peut toujours arriver, en fonction de l’émotion du moment. Dans un morceau, il y a une intro, un développement, une coda, c’est un concentré de vie... On s’est rendus compte au moment du Covid que rien ne remplaçait les émotions procurées par un concert. On souhaite aussi être des passeurs des oeuvres de Gainsbourg et de Miles car on est fans, c’est un honneur de reprendre leur musique, on raconte cette histoire avec notre propre sensibilité.

Avez-vous d’autres projets à nous annoncer ?

Je serai de retour dans le Haut-Rhin dès le 1er juin à l’ED&N de Sausheim pour un concert en solo. J’y jouerai mon album Paraboles, inspiré par le film de Wim Wenders Les Ailes du désir. Ce n’est pas un ciné-concert, ce n’est pas la B.O du film, mais une évocation des personnages, des histoires... Si vous avez vu le film, c’est tant mieux mais ce n’est pas indispensable, le projet musical existe pour lui-même.
? Propos recueillis par Sylvain Freyburger

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