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Marie-Jo Gebel, créatrice de l'étoffe de Noël

Marie-Jo Gebel est bien connue des Mulhousiens puisqu’elle conçoit depuis 18 ans, presque sans interruption, l’étoffe de Noël. Si le textile est son premier amour, elle exprime aussi sa créativité de bien d’autres manières.

A quelques jours de l’ouverture du marché de Noël de Mulhouse, Marie-Jo Gebel ne sait plus où donner de la tête. Celle qui crée l’étoffe de Noël de Mulhouse (qu'on peut acheter à la boutique) presque sans interruption depuis 18 ans descend tout juste de sa nacelle, où elle vient de passer deux jours à habiller l’hôtel de ville. Il a fier allure avec ce tissu rouge et vert, baptisé Alizarine, inspiré par deux motifs conservés au Musée de l’impression sur étoffes à Mulhouse : « Ce n’est pas évident de faire un décor en extérieur avec du tissu, mais c’est une matière chaleureuse, encore accentuée par les drapées, les rondeurs, les plissés soleil, les couleurs traditionnelles. Tout est calculé au cm près. Il faut que rien ne jure. J’aime ce genre de défi : trouver la bonne harmonie dans les volumes, les teintes et les coupes, c’est important pour séduire le plus de monde possible. Le plus beau retour, c’est quand les gens s’arrêtent pour regarder ce tissu », explique-t-elle. A Altkirch, ce n’est pas sur ses étoffes que le regard du visiteur se pose, mais sur les personnages de la Forêt Enchantée de Noël, à Altkirch qu’elle a façonnés : « Ce sont deux chantiers de Noël très différents, mais du moment que l’on peut apporter de la féerie et du rêve aux gens, je suis partante. Noël est pour moi une fête de partage, de douceur, de bonté. »

Marie-Jo Gebel, créatrice de l'étoffe de Noël © Sandrine Bavard Marie-Jo Gebel, créatrice de l'étoffe de Noël

La passion du textile

Cette Mulhousienne « pur jus » comme elle se décrit aurait pu suivre une toute autre trajectoire. Alors étudiante aux Beaux-Arts de Mulhouse, elle réalise des montres qui tapent dans l’œil de deux entrepreneurs qui lui proposent de venir s’installer à New-York. Elle refuse : « A 20 ans, je ne me sentais pas prête à vivre là-bas et je ne le regrette pas. New-York, c’est une vraie prise de courant. J’aime me brancher dessus pendant 15 jours pour en retirer plein d’énergie et d’idées, mais je ne pourrais pas y vivre : c’est trop puissant. Il me faut un cadre plus paisible.» Et c’est à Mulhouse qu’elle le trouve. Alors que l’industrie textile est mise à mal par la mondialisation dans les années 90, Marie-Jo Gebel lance sa petite entreprise dans ce secteur si concurrentiel, renouant avec sa passion de jeunesse : « Certains membres de ma famille travaillaient chez Boussac, éditeur et imprimeur de tissus d’ameublement, dont ils ramenaient parfois des échantillons de tissus. A 7 ans, je me suis fait mon premier doudou à partir de ces échantillons. A 9 ans, je cousais à la machine à pédale avec mes grands-mères. Cette passion du textile ne m’a jamais quittée », explique-t-elle.
A ses débuts, elle crée des costumes pour le théâtre et pour le ballet de l’Opéra national du Rhin. Elle réalise des robes de mariage ou de cocktail, des rideaux ou des teintures pour les particuliers. Grâce à un partenariat avec le Musée de l’impression sur étoffes, pour qui elle imagine une collection d’accessoires et d’articles de bureaux à partir de foulard de second choix, sa carrière décolle. Elle décroche un grand marché avec Tissea, entreprise mulhousienne, pour imaginer des collections de linge de lit, vendues ensuite dans des grandes enseignes (Fly, Becquet, Monoprix…) : « Cela m’a permis d’aller en Chine pour suivre la production du fil, en passant par le tissage, jusqu’au packaging. C’est très rare de pouvoir suivre la production de A à Z. Il fallait voir cette usine : un vrai laboratoire, avec des carreaux blancs au sol, des machines allemandes de première classe, un éclairage naturel… », déclare-t-elle enthousiaste.
Mais il n’y a pas que le textile dans la vie de Marie-Jo Gebel : elle peut réaliser la scénographie d’entreprises sur des salons comme imaginer des motifs pour la décoration de gâteaux. Dernièrement, avec trois autres personnes, elle a monté le collectif Herr Zatz avec qui elle a transformé une caravane américaine Airstream en suite de luxe pour un particulier à Saint-Tropez. Ce qu’elle aime par-dessus tout, c’est avoir « carte blanche » pour exprimer toute sa créativité : « Le coeur et les tripes, y a que comme ça que je travaille! »

Des goûts & des couleurs

En boucle sur votre Ipod ?
Herman Düne

Votre livre de chevet ?
Le Petit Prince de Saint Exupéry

Une personnalité que vous admirez ?
Jean Prouvé. J’aime beaucoup son architecture, simple, sobre, hyper intelligente

Un endroit où vous vous sentez bien ?
Au coin du feu

Votre resto préféré dans le coin ?
Le Cercle à Mulhouse et Aux deux clefs à Mœrnach

Ce qui vous émerveille dans la vie ?
La vie

Votre dernière grosse colère ?
Samedi 14, à minuit et demie, quand j’apprends les attentats commis à Paris, l’acte le plus inhumain et le plus effroyable qui soit.

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