Il pourrait être un futur visage du cinéma français. L’Adami a en tout cas cru en lui et l’a sélectionné parmi les jeunes talents au dernier festival de Cannes, où l’ont précédé des comédiens tels qu’Audrey Tautou, Léa Seydoux, Pierre Niney... « Le premier jour, ça m’a fait un choc toute cette ébullition, c’est vraiment pas mon monde de me retrouver assis à côté de Sharon Stone…Mais, très humblement, ça fait partie de mon métier. On a été invités à toutes les premières : voir Mommy, les 20 minutes d’ovation après le film, Xavier Dolan en pleurs, le prix qui lui est attribué derrière, c’était un moment historique », se remémore Lionel Lingelser.
© Julie Moulier Lionel Lingelser a décroché son premier grand rôle au cinéma dans Big House, de Jean-Emmanuel GodartSa carrière au cinéma pourrait elle aussi connaître un tournant, puisqu’il vient de décrocher son premier grand rôle dans Big House, de Jean-Emmanuel Godart.
Il interprètera Marc, un jeune français qui part à New-York pour devenir danseur, sur le point de jouer dans une comédie musicale à Broadway, mais qui voit son rêve s’évanouir quand sa partenaire fait un déni de grossesse. Il rebondira dans un cabaret où il jouera ... les meneuses de revue : « Je vais apprendre à danser, découvrir l’univers transformiste. Les costumes, le maquillage… Quand j’étais petit, je ne faisais que ça ! Et je suis toujours un vrai gamin, ça me fait vraiment rêver, c’est tellement rare ce genre de projet ! »
Quand il était petit, Lionel Lingelser voulait être pilote de ligne, mais sa vue en a décidé autrement : « J’ai toujours fait du théâtre et j’étais très inventif, mais je ne savais pas qu’on pouvait en faire son métier. J’avais en tout cas besoin de quelque chose qui mette en jeu le corps, de physique, de vivant. Ce qui me plaît le plus, c’est de ne pas savoir ce qu’il se passera demain ! »
Pour se donner les moyens de réussir, le comédien a fait les meilleures classes, le Cours Florent, puis le Conservatoire d’art dramatique de Paris, pendant 7 ans, presque autant que médecine lui fait-on remarquer : « C’est un métier où tu apprends toute ta vie de toute façon, mais ce sont des années où tu fais des gammes comme au solfège. Et puis ce n’est pas qu’apprendre le métier, c’est aussi se faire une place dans ce monde-là. J’avais tout à construire. »
Et il a construit sa carrière pas à pas, montant sur les planches dans Musée Haut, Musée bas de Jean-Michel Ribes, donnant la réplique à Mimi Mathy dans Joséphine, ange gardien, tournant au côté de Daniel Auteuil dans le film 15 ans et demi.
Mais c’est surtout au théâtre que Lionel Lingelser s’est fait remarquer, dans Les Fourberies de Scapin d’Omar Porras, puis dans Oh Boy d’Olivier Letellier, spectacle récompensé d’un Molière du jeune public qui a « transformé [sa] vie ». Cette pièce a forgé sa vision du théâtre : un théâtre qui titille l’imaginaire du spectateur, un théâtre porteur d’émotions, pour ne pas faire fuir ceux qui n’y sont pas habitués. Et plus encore : « Monter sur scène est un acte politique, c’est un engagement, c’est la communication d’une énergie, c’est dire des choses, sans savoir à quel point ça peut bouleverser ou changer les gens. Quand la télé cherche à nous endormir, le théâtre va au contraire chercher à nous réveiller et à penser », souligne-t-il.
Et c’est ce qu’il s’attèle à faire dans sa compagnie, le Munstrum Théâtre, fondée en 2012 à Mulhouse, avec Louis Arène, pensionnaire de la Comédie française. Pour la première fois, il s’essaye à la mise en scène, avec L’Ascension de Jipé (lire notre article ici), programmé au Festival Scènes d’automne en Alsace. Un titre optimiste dans un monde qui ne l’est pas tant, à l’image de l’enthousiasme presque juvénile de ce trentenaire.
Un petit quizz pour finir
Le Sud, de Nino Ferrer
Le Trésor des humbles, de Maeterlinck
Pierre Rabhi, un grand sage. Je suis touché par sa volonté de semer des graines, de continuer à se battre, même si c’est peut-être vain.
La scène
Les Sheds à Kingersheim qui réouvre et où il va se passer plein de choses
J’aime voir l’enfant qu’il y a en eux, leur capacité à être curieux, à s’émerveiller !
Je déteste les injustices
Besoin d'idées sorties dans votre ville ?
Recevez les meilleures idées sorties par notification web !
Aucun email requis.
Autoriser les notifications pour continuer.
Recevez les meilleures idées sorties par notification web !
Aucun email requis.
Une seconde fenêtre va s'ouvrir vous invitant à autoriser les notifications