JDS : Après l’ouverture d’enseignes comme Primark ou Weldom cette saison, quels seraient les prochains « Graal » du commerce mulhousien ?
Frédéric Marquet : C’est difficile à dire, ce qui est sûr c’est qu’il est toujours pertinent de s’installer car notre centre-ville est de plus en plus attractif ! En 12 ans, 631 enseignes ont ouvert à Mulhouse : presque deux ouvertures pour une fermeture. Le nombre de locaux vacants a été réduit de moitié, aucune autre ville française ne peut afficher une telle évolution. On peut faire tout son shopping au centre-ville. L’offre est très large, de l’entrée de gamme au haut-de-gamme. L’alimentaire avait quasiment disparu en 2010 : on a maintenant des épiceries fines, du bio, des cavistes... Idéalement, on pourrait par exemple renforcer l’offre dans les arts de la table ou attirer une enseigne de sport généraliste mais ce sont des activités qui se font de plus en plus rares dans les centres-villes. L’ouverture d’un magasin de bricolage comme Weldom avait été très demandée : maintenant que c’est là, il faut y aller ! Réimplanter une activité, ça nécessite de changer les habitudes, ça prend du temps...
Une « locomotive » comme Primark ne risque-t-elle pas de faire de l’ombre aux autres enseignes ?
Cela aurait surtout posé problème si Primark s’était installé en périphérie ou dans une ville ou région voisine... Au centre-ville, tout le monde en profite, ça fait venir du monde, dans un rayon de bien 150 kilomètres. On en pense ce qu’on veut, mais c’est l’enseigne la plus attractive au monde en terme de flux ! Le fait qu’elle s’installe « valide » aussi le centre-ville de Mulhouse auprès des autres enseignes et des investisseurs. L’arrivée de Primark est aussi une bonne nouvelle pour le centre Porte Jeune, bientôt rempli : il a souvent été trop dénigré alors qu’il comporte des enseignes attractives depuis le début.
Mais comment se portent les indépendants au milieu de tout ce « flux » ?
À Mulhouse, 75% des ouvertures de commerce sont le fait d’indépendants ! Les commerçants ont tous à gagner à voir passer plus de monde au centre-ville. Certes, début 2023, la conjoncture était difficile au niveau national, notamment sur le prêt-à-porter, mais les chiffres des derniers mois indiquent une pente ascendante. Les travaux du secteur Arsenal-Tanneurs sont un moment difficile pour certains mais la piétonnisation doit au final attirer du monde.
Quels sont les ingrédients d’un centre-ville dynamique ?
L’accessibilité est essentielle, que ce soit à pied, à vélo, en transports en commun, en voiture... Il y a aussi la sécurité, la propreté, les terrasses, l’animation, la culture : on doit y vivre autre chose qu’ailleurs !
Vous êtes un pourfendeur du « Mulhouse-bashing », le dénigrement de Mulhouse... Est-ce toujours une bataille ?
On est de plus en plus nombreux à regarder la ville de manière positive et à le dire... y compris sur les réseaux sociaux ! Je ne suis pas « M.Tout-va-bien », je sais que rien n’est facile. Mais sans aucun doute, la ville a gagné en attractivité. D’ailleurs Mulhouse a repris sa place de grande ville de l’Est, dès qu’il fait beau on voit revenir les gens de Colmar ou de Besançon, on ré-entend beaucoup parler allemand ! L’évolution est positive mais le potentiel de notre ville est encore grand, il y a encore beaucoup à faire et nous allons le faire !
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