Quand nous avons demandé à Daniel Braun ce qu’il fallait pour devenir le président d’un club de haut niveau, le temps s’est arrêté quelques secondes. Comme souvent, avant de répondre à n’importe quelle question, y compris les plus futiles comme ses goûts musicaux ou littéraires, cet ancien directeur général adjoint de la Banque Populaire d’Alsace prend le temps de la réflexion. « Pour être un bon président, il faut un peu de passion... mais surtout pas trop », analyse-t-il. En place depuis 2013, Daniel Braun met l’accent sur la rigueur et la prudence dont a besoin un club comme l’ASPTT Mulhouse - aussi bien sur les terrains qu’en coulisses. « L’organisation et l’analyse des processus, c’est ma passion ! », s’exclame Daniel Braun. On attend alors une pirouette humoristique ou une quelconque chute... qui n’arrivera jamais. Le président ne plaisante pas.
DR Daniel Braun, président de l’ASPTT Mulhouse« L’ASPTT se dirige comme une entreprise. Il faut être touche-à-tout. Défendre ses budgets et être un bon gestionnaire. Faire très attention au juridique, à la communication... » Dans sa jeunesse, Daniel Braun jouait au volley à un niveau départemental. « Mais je ne sautais pas très haut ! », s’amuse le Mulhousien. Ami de longue date avec la famille Magail, qui entraîne les joueuses de l’ASPTT, il leur confie un jour son « angoisse de s’emmerder » à la retraite. Quelques mois après avoir mis un terme à 46 ans de carrière à la Banque Populaire, il arrive à la présidence du club. « Je n’avais pas réalisé à quel point il était difficile de faire mieux que cette deuxième ou troisième place au championnat qui nous collait à la peau. Il y a quelques années, Cannes écrasait tout, avec un budget de fonctionnement quatre fois plus important que celui des autres clubs. Il faut être réaliste : sur la durée, quand tu as plus de moyens, tu fais la loi. »
« Le budget est passé d’environ 900 000€ en 2013 à 1,4 million cette saison. On travaille beaucoup à augmenter nos ressources propres à travers les rentrées d’argent de la billetterie, de la boutique, et des prestations que l’on organise pour les privés. à notre niveau, il faut s’assurer de pouvoir attirer les talents internationaux. Pas facile : en Italie ou dans les pays de l’Est, les charges sont moins importantes. La masse salariale, c’est 60% de notre budget de fonctionnement », poursuit-il. L’ASPTT compte trois entraîneurs, mais aussi plusieurs salariés dans les bureaux et bien sûr une dizaine de joueuses professionnelles. Mais tout cela ne fonctionnerait pas sans la centaine de bénévoles qui gravite autour du club.
Est-ce que l’on gagne bien sa vie lorsqu’on est une femme qui joue au volley-ball en France ? Daniel Braun ne donnera aucun chiffre bien sûr, mais commente : « Cela peut aller du simple au double ». Des jalousies ? « Du tout. Elles savent ce qu’elles valent en fonction de leurs parcours et de leurs expériences, exactement comme sur le marché du travail. » Joli coup cette saison, le Palais des Sports accueille la Coupe de France les 2 et 3 mars : Mulhouse jouera à domicile et tentera de mettre un nouveau titre à son actif.
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