Ce bon vieux Capitaine Sprütz !

On le connaît peut-être un peu plus dans le Bas-Rhin que dans le Haut-Rhin. Ce qui n’empêche pas le Capitaine Sprütz - personnage qui colle à la peau du comédien alsacien Jean-Luc Falbriard depuis plus de 20 ans - de se produire un peu partout dans la région dans les mois à venir, avec son nouveau one man show intitulé : Sprütz VRP - Voyageur Représentant en Planètes.

Propos recueillis par Mike Obri en septembre 2017.

Jean-Luc Falbriard, dans son costume du Capitaine Sprütz DR Jean-Luc Falbriard, dans son costume du Capitaine Sprütz

Le Capitaine Sprütz est un olibrius connu comme le loup blanc (à bretelles) à Strasbourg et plus largement en Alsace. Cela fait 22 ans qu’il fait rire ses fidèles avec ses observations sur les petits travers des humains, les objets inutiles, l’actualité et bien sûr... la vie quotidienne des Alsaciens. Sprütz, c’est l’alter-ego du comédien Jean-Luc Falbriard. à 20 ans, il faisait déjà marrer ses potes étudiants en animant des soirées. « Quand je racontais des blagues, elles marchaient toujours mieux avec l’accent alsacien ! », dévoile-t-il. Le personnage avec accent n’était pas prémédité. C’était au milieu des années 90.

Jean-Luc Falbriard invente ce personnage délirant, farfelu, avec cette tenue blanche caractéristique et ses bretelles noires qui soutiennent son gros ventre (« mais qu’il peut enlever après le spectacle, lui »). Sprütz s’imagine être une sorte de sex-symbol doublé d’un super-héros de l’espace. « On pardonne tout à Sprütz car c’est un clown naïf, qui au final ne sait pas faire grand chose ». à l’époque, Jean-Luc Falbriard ne trouve pas d’endroit où jouer. Qu’à cela ne tienne, il fonde le Kafteur, dans le quartier gare à Strasbourg, un (tout) petit théâtre d’humour. Le lieu, aussi exigu que chaleureux, rencontre le succès et de nombreuses pointures nationales de l’humour s’y produisent au fil des saisons. Le Kaf’, devenu l’Espace K, reste la base arrière de Sprütz, qui peut y travailler ses spectacles.

Les Tupperwares, symboles de l’humanité

Depuis deux décennies, le public est fidèle aux aventures de Sprütz. Une sacrée longévité dans le paysage humoristique alsacien. « Ce n’est pas évident de faire du neuf avec un personnage ancien. Mais la force de Sprütz, c’est qu’il reste toujours en phase avec son époque, c’est ce qui me motive lorsqu’il est temps d’écrire un nouveau spectacle », détaille le comédien. « Et puis, il y a toujours un nouveau public qui découvre le personnage et qui n’en avait jamais entendu parler avant... Encore ce matin, des étudiants m’ont demandé si c’était bien moi, Sprütz. Si je constatais que 100% du public vieillissait comme le comédien qu’il vient voir, alors bof, quoi... »

Que va faire Sprütz dans sa nouvelle aventure intergalactique ? « Dans VRP, Sprütz va à la rencontre des Extra-Terrestres pour leur présenter la Terre, leur raconter notre quotidien. Cela me permet de toucher du doigt des questions un peu plus sensibles que d’habitude. Il se rend compte que nous ne vivons pas franchement en harmonie, qu’on se fiche du sort de la planète. Il se demande ce qu’on fait pour améliorer la situation ? Pas grand chose... Mais Sprütz n’est pas meilleur que les autres, il ne donne pas de leçons. D’une façon plus légère, il y a aussi cette partie du spectacle où Sprütz présente des objets qu’on utilise sur Terre aux Extra-Terrestres, avec en bonne place les fameux Tupperwares », explique Jean-Luc Falbriard. Fous rires garantis.

Aufgepumpti Lawerwurscht

Comment Jean-Luc Falbriard explique-t-il qu’il soit plus connu au nord de Sélestat que l’inverse ? « Il y a toujours eu cette petite réticence de certains lieux de programmation haut-rhinois quant au personnage de Sprütz. On l’associe à tort à de l’humour sous la ceinture. Certains, après toutes ces années, pensent encore que ce sont des one man show en alsacien », déplore Jean-Luc Falbriard, qui utilise ça et là des mots en dialecte mais n’a jamais joué que des spectacles en français. Les Terriens d’Alsace n’ont qu’à bien se tenir : Sprütz est de retour !

Votre chanson préférée ?
Le morceau d’ouverture du film « La La Land », qui s’appelle « Another Day of Sun », ça me met la pêche.

Votre livre de chevet ?
Le Miraculeux Destin d’Edgar Mint
de Brady Udall... Non, non ! Attendez. La Horde du Contrevent d’Alain Damasio ! C’est au-dessus de tout.

Une personnalité que vous admirez ?
Gene Kelly. C’est un artiste qui savait tout faire : comédien, chanteur, chorégraphe, producteur...

Un endroit où vous vous sentez bien ?
Dans un hamac, sur une plage !

Votre café ou resto préféré dans le coin ?
Le Troc’Café à Strasbourg.

Ce qui vous émerveille dans la vie ?
Les petits riens.

Votre dernière grosse colère ?
Hier encore, sur une piste cyclable. Je ne suis pas colérique, mais le manque de bon sens des gens, parfois... ça m’agace !

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