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Antoine Dollmann, charpentier à l'ancienne

La passion du bois et du travail bien fait !

Amoureux de la nature, du bois et du travail manuel, cet ingénieur de formation, désormais charpentier a fait de sa passion son métier et de la taille à la hache sa spécialité. rencontre avec un artisan animé par une conviction, celle d'un monde plus durable. Par Alix Senault

Antoine Dollmann attaquant un tronc de chêne © JDS Antoine Dollmann attaquant un tronc de chêne

C'est au pied du Grand Ballon, à Willer-sur-Thur, qu'Antoine Dollmann travaille son énorme poteau de bois de 400kg, lorsque que je viens à sa rencontre. C'est ici, en pleine nature, que ce jeune artisan s'adonne à son métier rigoureux de charpentier : il taille, rabote, sculpte et prépare ses poutres, poteaux, pannes et pans de bois pour ses différents chantiers.
Cet enfant du pays a très vite été attiré par le monde de la construction. Après des études d'ingénieur avec spécialisation en environnement et énergie, Antoine se rend vite compte après plusieurs stages dans des entreprises de construction qu'il manque cette dimension durable et cette logique écologique qui l'animent. Comment travailler autrement ? Avec des bois locaux et des techniques peu carbonées ?

S'inspirer du passé

C'est avec son CAP charpentier effectué chez les compagnons du devoir qu'Antoine se penche sur les techniques anciennes de taille du bois qui étaient utilisées jusqu'au 19ème siècle. La hache comme une évidence, mais aucune formation n'existait, Antoine a alors appris sur le tas. Autodidacte, il a débuté par des petits chantiers, toujours seul, et s'est fait la main avec le temps.
Manipuler sa hache, ses outils, mais aussi la coupe, le débardage et la manutention lors de la pose des structures de bois avec des techniques de levage anciennes (comme au temps des cathédrales) : tout un art qu'Antoine a pu apprendre lors de formations spécifiques. Tout faire seul et à la main, c'est sa façon de travailler.

L'outil de travail du charpentier : une hache affûtée, forgée sur-mesure. © Antoine Dollmann L'outil de travail du charpentier : une hache affûtée, forgée sur-mesure.

Révolutionner la construction passive


Si le charpentier apporte autant d'attention et de soin à sa manière de travailler, c'est surtout que ce sont ses convictions qui l'animent. Antoine tient à travailler du bois local et avec le moins de machines et de transports possible.
Il propose ses services de charpentier pour des chantiers de rénovation, pour des maisons à colombage par exemple, ou encore pour des projets de ferme, de maison ossature bois, d'extension, des terrasses, des hangars, carport ou tout autre projet exclusivement en bois. Son projet le plus fou ? Un hangar de 6 mètres sur 12 en chêne local brut de sciage, la rénovation intégrale d'une ferme de 300 ans...

Construction d'un hangar de 6x12 m en chêne local brut de sciage © Antoine Dollmann Construction d'un hangar de 6x12 m en chêne local brut de sciage

Rien ne l'effraie ! S'adressant aux particuliers sensibles à sa démarche, Antoine rappelle que ses services ne coûtent pas plus cher que ceux d'une entreprise conventionnelle, car son plus à lui, c'est surtout le conseil et l'impact réduit sur l'environnement. Gravitant sur toute la région alsacienne et au-delà, le charpentier s'attèle à toujours respecter ses principes de travailler avec des ressources locales et abondantes, utiliser la force manuelle pour créer, embellir, façonner, consolider du bâti durable et beau. Sa prochaine étape ? innover dans l'abattage du bois, tester la technique du ceinturage et adopter un cheval pour le débardage des arbres... Encore de belles aventures à venir !

La boîte à questions : 

Une chanson en boucle ?
J'ai grandi par ici, en pleine nature, j'aime le bruit de la nature et quand je travaille j'ai besoin d'avoir mon propre tempo et le son de la hache !

Un livre de chevet ?
Je bouquine beaucoup de livres techniques sur la construction paille, sur le bois ou les méthodes de rénovation.

Ton essence préférée ?
Le diesel ! (rire) - Je n'ai pas d'essence de bois préférée, disons que toutes sont intéressantes et tout dépend du projet !

Un café ou resto dans le coin ?
J'aime beaucoup la ferme auberge du Belacker à Malenspach, une ferme auberge et un gîte d’étape de qualité, accessible uniquement à pieds.

Votre dernière grande joie ?
Mes vacances en Norvège avec ma compagne, nous avons parcouru 10 000 km en 1 mois et c'était vraiment spectaculaire !

Votre dernière colère ?
Les nœuds dans le bois (rire), non je suis de nature très calme.

Truc préféré en Alsace ?
La nature sauvage vosgienne, les crêtes, les forêts, c'est très apaisant.

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