Bam, un Broken Doll. Boum, un p’tit Dislocator. Au fond de la salle, un Iron X. Non, ce ne sont pas des noms de prises de catch ; ce sont des figures techniques de pole dance. Des tricks, comme on dit. Tête en bas. Rotation rapide en s’accrochant avec les hanches et les jambes. Corps parallèle au sol, fermement accroché à la barre. Wow. C’est beau. ça en jette. Mais ça a surtout l’air suuuuuuper dur.
DR Les filles de l'école de Pole Dance de Mulhouse« Une alliance de puissance et de grâce ! L’un ne va pas sans l’autre en pole dance », sourit Virginia Danh Pha, pendant que sa soeur Mélanie donne un cours à quelques élèves. Les deux soeurs ont monté leur propre école en 2012, et viennent d’investir DMC avec leur Studio Cocon tout neuf. Retour au cours. Des exercices de renforcement musculaire sont au programme. Difficile en effet de s’accrocher à quoi que ce soit sans un minimum de force. Lorsque l’on voit ces jeunes filles et jeunes femmes bosser leurs triceps et faire des abdos, l’image sexuelle de la pole - que les grincheux aimeraient cantonner à du strip de tripot - ne tient plus.
Comment en vient-on à devenir des professionnelles de cette discipline sportive et artistique, toujours méconnue en France ? « Quand j’avais 20 ans, je faisais des shows de danse sensuelle. Une fille m’a formée aux figures de base de la pole. J’y ai ajouté ma petite dose d’acrobaties, et j’ai vu que ça plaisait ! Après une carrière dans le fitness, j’ai voulu revenir à cette discipline, m’y former réellement, avec les meilleurs. La pole, c’est l’alliance du sport et de la sensualité », explique Mélanie.
Les amateurs mulhousiens de théâtre se rappellent sans doute de Virginia, qui a écumé les planches du secteur, notamment avec la Compagnie des Rives de l’Ill d’Illzach. « Mon truc, ça a toujours été les arts du cirque. Un beau jour, je suis tombée sur une vidéo d’une championne de pole dance, j’ai été bluffée. J’ai voulu me concentrer là-dessus. Quand j’ai pu intégrer un numéro de pole dance dans une pièce, j’ai compris que je tenais quelque chose », se réjouit Virginia. Les deux soeurs sont allées se former auprès des experts internationaux de la discipline.
« En 2012, on cherchait un lieu pour s’entraîner. Comme on ne trouvait pas, on a ouvert notre propre studio, rue de Bâle. On s’est demandé si on allait avoir des élèves. La pole souffre de cette image très sulfureuse. Au début, certaines filles nous disaient : je viens, mais faut pas que ça se sache ! » Depuis, l’école compte une bonne cinquantaine d’élèves fidèles et de nombreuses curieuses qui viennent essayer tout au long de l’année. Toutes semblent très fières de pratiquer la pole.
« Ce sont des cours avec dix élèves, par niveau, le suivi est personnalisé. C’est pas un cours de zumba où t’es au milieu de cent autres nanas. Chez nous, tu viens pour t’amuser, prendre du plaisir en fonction de tes capacités. Pas pour faire le Cirque du Soleil ! », plaisante Virginia. « Je trouve que pas mal de filles arrivent ici avec une petite valise de complexes, qu’on déleste au fur et à mesure. C’est très positif », ajoute Mélanie.
Estelle, une élève, confirme : « Il y a une fierté à réussir ses tricks, à devenir plus souple et plus forte. C’est valorisant et c’est vrai, je me sens mieux dans ma peau ! » Avec une jolie musique et un peu d’éclairage sympa, les démonstrations de pole dance font mouche. C’est gracieux, impressionnant, suave, sexy, bien sûr. Un art qui met en valeur le corps. Peu importe les rondeurs ou les cicatrices du temps qui passe. Un chouette numéro de cabaret. Mais alors, où en voir ? « Ah, ça c’est une bonne question ! C’est pas bête. On devrait faire quelque chose en ce sens... », termine Virginia. Nous, en tout cas, on viendra applaudir.
« A l’origine, j’avais moi aussi un a priori sur la pole dance. C’est ce petit côté mystérieux qui m’a poussé à venir essayer lors de portes ouvertes. Pratiquante de plusieurs sports, je me pensais plutôt forte... mais lorsqu’il a fallu s’accrocher... ça m’a rendue très, très humble ! On m’a dit qu’à chaque séance, on progresse un peu et c’est vrai. La première fois que j’ai réussi à me suspendre à l’envers, j’ai su que c’était fait pour moi. Le côté sexy, on peut jouer dessus ou pas du tout, c’est comme on le sent. ça fait 3 ans et demi que j’en fais... même ma fille de 12 ans s’y est mise, il y a des cours pour ados ! »
Ecole de Pole Dance de Mulhouse - « Studio Cocon »,
55 rue de Pfastatt à DMC
06 30 12 08 97 - www.poledancemulhouse.fr
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