Mulhouse : une nouvelle salle d'archéologie au Musée Historique

Après 20 ans d'absence, l'archéologie fait son grand retour à Mulhouse et au Musée Historique, avec une nouvelle salle qui présente des collections allant du Paléolithique au Haut Moyen Âge.

Lors de la rénovation du Musée Historique dans les années 90, une salle avait disparu : celle de l'archéologie. Une collection énorme, estimée au minimum à 30 000 objets, dormait ainsi dans les entrepôts du musée depuis 20 ans. « Il y a une demande assez forte du public d'autant plus que les Mulhousiens les plus anciens connaissent l'existence de ces collections. Et c'est un domaine de passionnés, qui génère un attachement très fort », informe Joël Delaine, conservateur des musées municipaux.

© dr Un vase Kappelen exposé dans la nouvelle salle d'archéologie du Musée Historique à Mulhouse

Le projet d'une salle dédiée à l'archéologie était dans les cartons depuis longtemps, mais jamais concrétisé par manque d'espace, de budget, de temps... La nouvelle municipalité avait promis sa réouverture dans son programme électoral, ce qui a permis de débloquer des crédits. Et les archives municipales ont déménagé à la Fonderie, libérant de la place.

Les vestiges du Sud Alsace

Avec 225m2 d'espace, cette nouvelle salle va permettre de découvrir l'archéologie depuis le Paléolithique avec certaines pièces vieilles de 300 000 ans jusqu'au Haut Moyen Âge vers l'an mille. Exit les momies égyptiennes, les céramiques grecques rapportées de voyage par les collectionneurs mulhousiens, le musée joue la carte du territoire, le Sud Alsace. Et se fait l'écho de fouilles plus récentes : bijoux découverts sur la nécropole de Mulhouse Est, vestiges provenant du site de Britzgyberg à Illfurth...

Le musée colle aussi à l'évolution de l'archéologie : « Autrefois, dans un tumulus, on récupérait les bijoux, les armes, et on bazardait le reste. Il y avait un culte pour les beaux objets. Aujourd'hui, les archéologues ne considèrent pas qu'une épée soit plus importante qu'un grain brûlé, qui nous renseigne sur l'agriculture et la nourriture », informe Joël Delaine. Résultat : on retire aujourd'hui jusqu'à 500 objets d'une fouille d'un tumulus quand on en retirait 20 autrefois.

Bien sûr, il a fallu faire des choix difficiles. Un comité d'expert s'est réuni pendant deux ans pour déterminer les pièces les plus représentatives et intéressantes d'une époque. Car la scénographie se veut aérer et claire : « Avant, on présentait de façon sérielle les objets, par exemple une longue rangée de pointe de flèche de la plus ancienne à la plus récente. Ca, ça intéresse les spécialistes, mais pas la majorité des gens. L'essentiel est de comprendre comment ça marche », précise Joel Delaine.

Et pour ceux qui voudraient compléter leurs connaissances dans le domaine, ils pourront acheter le livre édité à l'occasion de l'inauguration de cette nouvelle salle, intitulé Trésors d'archéologie.

Voir aussi notre article sur les fouilles préventives : La découverte de la Kilianstollen, une galerie de la Première guerre mondiale près d'Altkirch