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Mental d’acier, muscles gonflés : l’histoire de Peggy Borocco

Quand la Rixheimoise Peggy Borocco se lance un défi, elle finit toujours par le relever haut la main ! Championne du monde de Body Fitness à la fin des années 90, elle a repris la musculation de façon intensive pour se prouver qu’à 40 ans passés, elle en a encore sous la pédale ! Propos recueillis par Mike Obri

Peggy Borocco s'entraîne dur pour revenir à la compétition © P.B. Peggy Borocco s'entraîne dur pour revenir à la compétition

JDS : Comment en vient-on à s’adonner à la musculation avec autant de rigueur et d’acharnement ?

Peggy Borocco : Dès 4 ans, j’ai commencé la gym. Sport-étude, haut niveau... Mes parents ont divorcé, l’école, ce n’était pas mon truc.... Alors la gym, c’était mon échappatoire. Ce qui a fini par me déformer la colonne. Avec son cortège de douleurs permanentes : j’ai dû tout arrêter. Vers 18 ans, un médecin m’a conseillé de faire de la musculation et de renforcer mes abdos. Je me suis inscrite dans une salle, simple débutante. Les magazines de fitness, avec ces corps superbes, me faisaient rêver. J’ai rapidement voulu m’inscrire à une compétition. Le coach de la salle m’a ri au nez, il faut dire qu’avant d’aller m’entraîner le matin, je venais avec un petit pain en main... Mais je marche beaucoup au challenge ! J’ai relevé le défi en quelques mois, c’était en mars 1997, au Top de Colmar. Je suis arrivée deuxième, pour ma toute première compét’ ! Du coup, j’ai enchaîné les concours, ça me plaisait beaucoup. France. Europe. Puis Monde. Quelques mois plus tard, j’ai terminée première Monde en Body Fitness.

Cela entraîne quels types de sacrifices ?

4 entraînements d’1h30 par semaine. Une nutrition très contrôlée. Des glucides le matin. Des fibres en journée. Des légumes le soir. Et 4 à 5 repas par jour. un écart maximum par semaine, du genre un McDo.

« C’est un sport très ingrat »

Avant les concours, c’est deux mois de restrictions : on se retrouve comme une éponge complètement desséchée ! On regonfle immédiatement au moindre écart. Il m’est arrivé de prendre trois kilos en une seule nuit, après une compétition. Au bout d’une semaine, les abdos se couvrent... C’est un sport très ingrat. Après ces concours, j’ai eu un gros passage à vide. C’est un univers qui reste forcément très narcissique, hypocrite.

Pourquoi avoir choisi de tout arrêter pendant plusieurs années ?

A moins d’avoir une génétique de malade, certains physiques sont impossibles à obtenir de façon naturelle. J’ai refusé les produits. Jouer les apprentis-sorciers, très peu pour moi. J’ai préféré me reconcentrer sur ma famille, mon fils, ma maison. J’étais arrivée au niveau que je voulais, j’ai donc tourné la page.

Trouver des témoignages sur le monde du muscle s’est révélé bien plus difficile que prévu. D’après vous, pourquoi une telle « discrétion » des culturistes, alors qu’on s’imagine au contraire que vous devez être fiers de votre corps et avoir envie de parler d’une passion aussi dévorante...

Je ne peux pas parler pour les autres, moi, ça ne me dérange pas du tout. Mais c’est vrai, il y a une culture du silence, passé un certain niveau. On imagine facilement les raisons.

En 2013, vous apprenez une mauvaise nouvelle par votre médecin...

Oui. Une maladie. J’ai eu le sentiment que la vie était franchement injuste. Moi qui ne bois pas, ne fume pas... J’ai sombré dans la dépression, la boulimie, j’ai pris beaucoup de poids, et pas du muscle ! Il m’a fallu du temps pour recanaliser cette rage que j’avais en moi. Je suis une femme, certes, mais j’ai un tempérament de bulldozer. Je suis retournée à la salle.
Aussi, j’ai repris des études, en vue d’une réorientation professionnelle. J’ai décroché mon diplôme d’aide-soignante à l’IFSI de Mulhouse en décembre dernier. Durant la formation, lors d’un stage en milieu hospitalier, je me suis prise de sacrées claques. Des patients en fin de vie qui gardent malgré tout le sourire. Quelle leçon de vie. Moi, je suis guérie. J’ai une plus grande ouverture d’esprit désormais. Et je me connais mieux, psychiquement. J’ai appris à m’accepter, à ne plus cacher un certain manque de confiance en moi. Malgré mon physique.

Et vous avez pour objectif de participer à une compétition prochainement !

Actuellement, je ne suis plus aussi stricte qu’auparavant. Par exemple, je peux aller à La Pataterie avec mon fils pour lui faire plaisir et sans culpabiliser. Le tartare/frites mangé sans culpabilité sera beaucoup mieux éliminé par le corps ! Mais oui, je vais bientôt retenter une compétition ! Les mois précédents, il faudra se restreindre fermement au niveau de l’alimentation, plus aucun écart. Cette rigueur et cette constance dans la musculation, je vois ça comme... quand vous revenez de vacances ! Vous savez : on est toujours super content de partir, de voir autre chose... mais au final, on ne dort jamais mieux que chez soi, dans son lit. La musculation, c’est mon petit chez moi. Ma bulle.

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