Neuf-Brisach n’est pas Londres, Paris ou Berlin et les artistes de street art ne se sont jamais bousculés au portillon… enfin aux grandes portes de la citadelle Vauban pour laisser leur signature.
© Sandrine Bavard Seth s'est joué des contraintes du lieu avec cette œuvre marquanteJusqu’à ce que le MAUSA ouvre un musée dans les remparts le 7 juillet 2018, pile dans le bon timing, soit pour le 10e anniversaire de l’inscription de la fortification au Patrimoine mondiale de l’Unesco.
Le MAUSA a déjà un précédent. Et quel précédent ! L’an dernier, il ouvrait le premier musée des arts urbains et du street art en France sur un site industriel, les forges Baudin dans le Jura, profitant de 22 000 m² pour retracer son histoire grâce à la fantastique collection de Stanislas Belhomme qui a acquis pendant 20 ans des Keith Haring, des Banksy, des JonOne…
« Le mouvement a 50 ans d’existence, il fallait bien qu’un musée lui soit consacré. L’idée, c’est de sortir les artistes des usines et des entrepôts où on les voit habituellement et de trouver des lieux en souffrance culturelle et de réveiller un patrimoine endormi », souligne Clémentine Lemaitre, directrice du MAUSA Vauban.
A Neuf-Brisach, le musée est moins grand mais pas moins ambitieux : quelques 1200m² soit 1/16 des 2,4km de remparts mis à disposition par la ville où les artistes de renommée internationale se sont succédé tout au long de l’été pour recouvrir les murs.
« On est content de faire quelque chose qui ne se voit pas ailleurs. Il y a des galeries, des foires, des expos mais réunir dans un musée comme ça des artistes de ce niveau-là, c’est unique. Imaginez, ces artistes qui couraient dans le métro pour échapper à la police et qui se voient offrir aujourd’hui des murs classés à l’UNESCO ! » se réjouit Stanislas Belhomme, fondateur du Mausa.
Et s'il y en a un qui a couru longtemps, c'est bien le Parisien Nasty, « connu pour avoir peint et volé le plus de plaques de métro » qui a reconstitué ici une station...Vauban évidemment !
Les artistes se sont fait un plaisir de jouer avec les contraintes et les possibilités de ce lieu brut, comme Seth qui a agenouillé un de ses enfants sans visage auprès d’un trou béant, éparpillant au sol des briques de toutes les couleurs.
Ils se sont aussi servis de l’histoire et du contexte du lieu pour créer des petits clins d’œil comme Pure Evil qui fait passer un avion de guerre au-dessus de nos têtes qui largue des petits cœurs et non des bombes… «Make love, not war » clame-t-il dans cette forteresse militaire.
Denis Meyers a lui accueilli dans sa casemate les habitants qui lui ont inspiré des mots et des portraits qui recouvrent murs et plafonds dans une peinture qui réagit aux ultra-violets et qui se découvre dans la pénombre ! Comme une caverne des temps modernes…
L’objectif du MAUSA était aussi de faire découvrir différents styles : pochoirs, graffiti, lettring, photo, installation…
Jérôme Mesnager, « le régional de l’étape », né à Colmar, a posé ses Corps blancs ici, comme il l’a fait sur la grande muraille de Chine ou sur la Place Rouge à Moscou.
Le photographe anglais Joseph Ford, fond ses personnages dans le décor avec des pull tricoté main pour un camouflage à la fois drôle, kitsch et extravagant.
Au total, une quinzaine d’artistes sont passés dans les murs (Rero, Martin Whatson, Mr Chat, MadC…). Un musée hors norme, vraiment !
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