Dix ans après leur création, les Jeunes Voix du Rhin sont devenues une référence européenne. Pour fêter cette première décennie, la promotion 2007/2008 s’envole vers L’Etoile de Chabrier et insuffle toute sa jeunesse à cet opéra drôle et rocambolesque, revisité façon music-hall.
DR Les Jeunes Voix du Rhin décrochent les étoiles
«Je suis surtout ravi de voir que le projet mis en place avec l’Opéra a correspondu aux attentes des chanteurs qui ont rebondi aujourd’hui dans le monde professionnel.» A l’initiative de ce centre de formation lyrique, avec Rudolf Berger qui dirigeait à l’époque l’Opéra du Rhin, Matthew Jocelyn se réjouit que les Jeunes Voix soient désormais citées en référence sur le plan européen. «La clef de cette réussite tient dans l’équilibre qui existe entre le travail de chant et le travail de théâtre, mais aussi dans l’implication des jeunes artistes dans les productions de l’Opéra du Rhin», estime-t-il.
Pour célébrer gaiement leur dixième anniversaire, les Jeunes Voix du Rhin ont choisi un opéra bouffe plutôt méconnu : L’Etoile, d’Emmanuel Chabrier. «C’est une oeuvre délicieuse, qui atteint selon moi le point de sophistication le plus haut de l’opéra comique», affirme Matthew Jocelyn, qui assure la mise en scène. Considérée par les mélomanes les plus exigeants comme une oeuvre musicalement exceptionnelle, L’Etoile est une succession de blagues sonores, d’airs savoureux et d’orchestrations chatoyantes, très accessibles à un large public.
Vaudeville érotico-politique
Rocambolesque et alambiquée à souhait, l’histoire nous emporte dans un pays imaginaire, où règne le roi tyrannique Ouf Ier. «Le propos est très léger mais des thèmes comme l’arbitraire, l’omnipotence du roi, ou le statut des femmes, sont sous-jacents», précise le metteur en scène, qui se plaît à qualifier l’oeuvre de «pochade érotico-politico-vaudevillesque». Car le livret, écrit en partie par Paul Verlaine, est pour le moins savoureux, pétri de jeux de mots à faire rougir !
Pas étonnant qu’il ait inspiré à Matthew Jocelyn une mise en scène façon cabaret... «L’emphase est portée sur la musique et l’effervescence théâtrale : le chef d’orchestre est autant acteur que les chanteurs», explique-t-il. Forcément, puisque l’Orchestre Symphonique de Mulhouse investit la scène, bouleversant l’ordre hiérarchique de l’opéra pour glisser vers l’univers chatoyant du music-hall.
Une "fantaisie ludique" qui promet un goûter d’anniversaire... pas vraiment comme les autres !
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