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Lémo : le rock indigné

Lémo, groupe de rock originaire du Sundgau, dénonce les inégalités dans des chansons musclées. Il présentera ses nouvelles compositions au Noumatrouff le vendredi 7 février, avec trois autres groupes alsaciens.

Les cinq membres de Lémo se sont rencontrés sur les bancs du collège de Seppois-le-bas dans les années 90. Lémo ? Un nom de scène tiré d’une chanson de Mass Hysteria, L’émo clé… Autant dire que le groupe a réalisé son rêve en faisant la première partie du groupe de métal français, et par deux fois, lors du Noumacore en 2007 à Mulhouse et du festival METiZ’ART à Metz en 2008 : « On n’y croyait pas la première fois qu’on nous l’a proposé. C’est vraiment le groupe avec lequel on voulait jouer. Sur scène, c’est pour nous une grosse référence, notamment pour l’énergie qu’il dégage », indique Matthieu Heyer, le pianiste du groupe.

Sylvain Heyer, chanteur et parolier du groupe Lémo. DR Sylvain Heyer, chanteur et parolier du groupe Lémo.

Tiens, tiens… un pianiste dans un groupe de rock ? Oui, la démarche est peu fréquente et c’est ce qui fait l’originalité du groupe, avec un piano qui lance souvent la ligne mélodique avant d’être écrasé par un son lourd sur les refrains, ou qui vient appuyer sur la corde sensible dans les moments un peu plus calmes de morceaux souvent énervés. Le groupe a fait aussi dans l’originalité pour le mixage de son nouvel EP six titres, Un Jour ordinaire, en mettant à disposition ses pistes sur le site internet anglais MixOff où des ingénieurs son, amateurs ou professionnels, officient. Lémo a eu le luxe (pour un groupe amateur) de choisir parmi une quinzaine de propositions : « J’avais fait une pré-prod en mettant les guitares en avant, un morceau assez rentre dedans. La plupart des propositions restaient fidèles à cette ligne. Nous avons choisi celle d’Oliver Thielemann, un ingénieur son à Berlin, qui nous a proposé quelque chose de différent, un mixage plus en finesse, avec un juste milieu entre les guitares et le piano », se réjouit Matthieu Heyer.

Le groupe se distingue aussi par des textes engagés en français, dans la lignée des groupes de rock revendicateurs que ses membres écoutaient adolescents : Noir Désir, Eiffel, Luke… A l’écoute de leur nouvel EP, on imagine leurs réactions épidermiques à l’actualité et la colère couver au fond d’eux. La guerre en Syrie ? Va pour une chanson sur le « règne du sang ». La montée en puissance de Marine Le Pen ? Va pour une chanson sur « la fille du diable ». Et c’est effectivement comme cela que ça se passe : « On parle entre nous des sujets qui nous ont marqués. La chanson La Proie par exemple est inspirée d’un documentaire réalisée par une étudiante belge qui a dénoncé les violences verbales à caractère sexiste dans les rues de Bruxelles et qui a fait pas mal de bruit à l’époque », indique le pianiste.

Depuis leur premier album, Des larmes et du silence, sorti en 2011, les textes, écrits par Sylvain Heyer, brassent toutes les inégalités du monde : le racisme, le sexisme, l’exclusion, l’individualisme… des sujets qui méritent de « s’indigner » comme disait Stéphane Hessel. « Il serait un peu prétentieux de notre part de dire qu’on va pousser les gens à s’indigner. On fait simplement un constat, on invite les gens à la réflexion, et chacun fait ce qu’il en veut », précise Matthieu Heyer.

Le groupe présentera ces nouvelles chansons au Noumatrouff le 7 février prochain, en compagnie de Keys and Promises, Lychen et Karejka. Une soirée que le groupe a montée via son association Exnihilo, faisant le constat qu’on n’est jamais mieux servi que par soi-même : « Maintenant, on veut monter un label avec d’autres groupes alsaciens qui ont un style musical proche du notre, car il est plus facile de se promouvoir en tant que label qu’en tant que groupe», explique Matt Heyer. Les candidatures sont ouvertes.

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