Le petit camion de laine d'Andrea Tschernig

Vendre de la laine à bord d'un camion? C'est l'idée originale d'Andrea Tschernig qui a lancé Laines&Co en 2015.

Au volant d’Hypolite, son camion Citroën de 1964, Andrea Tschernig sillonne les marchés du Haut-Rhin pour vendre de la laine depuis trois ans. « Au départ, je voulais ouvrir un magasin de laines, mais quand j’ai fait un business plan, j’ai vu que ce serait très difficile de survivre à cause du loyer et des charges fixes. Ma fille m’a dit : pourquoi tu ne ferais pas un tricot-truck ? J’ai pris ça à la rigolade puis l’idée a fait son chemin… »

© Sandrine Bavard Andrea Tschernig installe son tricot-truck tous les mardis et samedis Place de la Paix à Mulhouse

L’idée a fait si bien son chemin qu’Andrea Tschernig fonde Laines&Co et cherche alors un camion, mais pas n’importe lequel : un HY de Citröen, d’où son petit nom Hypolite, où l’on puisse entrer et tenir debout : « Un vendredi soir, j’ai vu une annonce sur Le Bon Coin près d’Orléans. Je suis parti le récupérer le dimanche. Son ancien propriétaire faisait des brocantes avec et il était très heureux de savoir qu’il continuerait à servir dans le commerce. »

Hypolite, rétif à la conduite...

La nouvelle propriétaire lui refait une beauté et imagine des aménagements intérieurs, une multitude de casiers pour caser toutes ses pelotes. Elle avait moins prévu qu’Hypolite serait un peu rétif à la conduite, avec ses trois vitesses et son absence de direction assistée, qu’il serait un peu trop chaud l’été et un peu trop froid l’hiver. « En hiver, je m’habille comme si j’allais au ski, et je conduis avec une couverture sur les jambes », plaisante-t-elle. Pas le choix puisque le pic d’activités dans le domaine de la laine se situe entre septembre et janvier, quand on a envie de se tricoter un pull bien chaud pour l’hiver !

Mais Andrea Tschernig apprécie cette vie de commerçant ambulant, cette atmosphère du petit matin quand elle monte son stand, ses virées sur les routes alsaciennes pour partir à la rencontre des clients. « Ce qui me fait très plaisir, c’est quand des femmes qui ont arrêté le tricot depuis longtemps ont envie de s’y remettre en voyant mes laines ! ».

Des laines haut-de-gamme

Et elles sont belles les laines d’Andrea : que des matières naturelles et du haut-de-gamme. « C’était important pour moi de distribuer des marques françaises comme Fonty et De Rerum Natura, des laines bio comme l’Allemande Rosy Greenwool ou la danoise BC Garn. Pour chaque marque, j’ai différentes couleurs et qualités », souligne-t-elle.

Andrea Tschernig ne fait pas que vendre, elle anime aussi des café-tricot à Altkirch et Mulhouse et donne des cours (à la demande). Elle prospecte désormais d’autres marchés en soirée et en Allemagne pour toucher une autre clientèle : « Ce n’est pas facile d’en vivre car il faut vendre une très grande quantité pour retirer un petit salaire. Mais je ne regrette pas mon choix car je m’éclate. J’ai toujours travaillé dans des services clients, en contact direct, mais ces dernières années plutôt par mail ou par téléphone. Là, je retrouve le contact direct avec les gens, qui plus est pour partager ma passion. C’est génial ! »