Pour sa création mulhousienne, L’Opéra du Rhin poursuit son exploration de la Grèce antique à travers l’une des grandes figures de l’épopée troyenne. Renaud Doucet et André Barbe, tandem fidèle de la maison, promettent une mise en scène onirique et poétique de ce drame humain.
DRGrandeur classique, simplicité puissante, immense richesse émotionnelle... Avec Iphigénie en Aulide, Gluck réinvente les possibilités musicales et dramatiques de la tragédie lyrique, faisant de cette oeuvre son opéra le plus novateur. L’occasion pour l’Opéra du Rhin de continuer son voyage dans la Grèce antique, entamé la saison dernière, en évoquant l’un des personnages majeurs de l’aventure troyenne. Très rarement jouée, Iphigénie en Aulide exalte les passions humaines déchaînées : ambition d’Agamemnon, désir de gloire d’Achille, orgueil de Clytemnestre, qui tous font de la pure Iphigénie leur victime.
Un combat entre devoir et nature
L’occasion aussi pour l’Opéra d’accueillir une nouvelle fois le tandem Renaud Doucet, à la mise en scène, et André Barbe, créateur des décors et costumes, qui avaient enchanté les spectateurs avec Cendrillon (2002-2003) et Benvenuto Cellini (2005-2006). «Ce qui nous intéresse, c’est de mettre en relief le drame humain et de symboliser de façon poétique les émotions d’Agamemnon. Il est entouré par une mer/ciel et des flots agités qui le troublent : c’est la représentation de la fragilité et de la force, du combat entre le devoir et la nature», expliquent les deux artistes. Car pour apaiser Artémis, déesse courroucée, Agamemnon doit sacrifier sa fille Iphigénie. «Il s’agit ici de la solitude du politique qui se retrouve devant la fatalité de devoir donner un prix à son propre sang. Combien vaut une vie en échange d’une guerre ? Iphigénie est tout à fait d’actualité car la tragédie se banalise à force de répétition. Occupants et occupés, agresseurs et agressés finissent par s’abreuver de la même horreur, comme le montrent quotidiennement les événements au Proche-Orient», concluent Renaud Doucet et André Barbe.
A Mulhouse : Ve.25 à 20h et Di.27 à 15h
La Filature, 03 89 36 28 28 - Tarifs : de 35€ à 66€
A Colmar : Di.4/5 à 15h
Théâtre Municipal, 03 89 20 29 01 - Tarifs : de 35€ à 66€
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