Fessenheim : un nouveau musée dédié à Victor Schœlcher

Fessenheim salue la mémoire de Victor Schœlcher, figure politique du XIXe siècle, instigateur de l’abolition de l’esclavage, à travers un nouvel espace muséographique, inauguré le 6 juin 2015. 

Lors de son investiture en 1981, François Mitterrand s’est rendu au Panthéon pour déposer une rose sur la tombe des grands hommes de la nation : Jean Jaurès, Jean Moulin et …Victor Schœlcher.

© Sandrine Bavard Le musée, à la scénographie très sobre, fait découvrir tous les combats de Victor Schœlcher

C’est dire la stature de ce fervent défenseur des droits de l’Homme et promoteur de l’abolition de l’esclavage, qui n’avait jusqu’alors qu’un musée à son nom, en Guadeloupe où il fut député.

La ville de Fessenheim, où est né son père Marc et qui est jumelée avec la ville de Schœlcher en Martinique depuis 35 ans, lui redonne un coup de projecteur avec un nouveal espace muséographique dédié à son œuvre.

Un homme politique visionnaire

Et qu’elle est grande et visionnaire ! « Aujourd’hui, si on est en République, c’est grâce aux idées du XIXe siècle, et celles de Victor Schœlcher ont été très formatrices. Il a défendu la laïcité, la liberté de la presse, l’école obligatoire, a lutté contre la peine de mort et contre la prostitution…Pour lui, la République doit apporter le progrès social », commente Claude Brender, maire de la commune.

Une scénographie moderne

La plus vieille maison à colombages de Fessenheim a été transformée en un musée, très épuré et minimaliste, faisant appel à différents supports pour retracer la vie de Victor Schœlcher : bande sonore, modules interactifs, animation visuelle, reproduction de tableaux, journaux de l’époque, vitrine d’objets dont certains prêtés par le Musée du Quai Branly.

Une lutte contre l'esclavage

On y apprend que c’est à l’occasion d’un voyage aux Etats-Unis, pour vendre la porcelaine de la manufacture familiale, que Victor Schœlcher découvre les ravages de l’esclavage. Il ne cessera de dénoncer par la suite « la propriété de l'homme sur l'homme » dans ses lettres, articles ou livres, jusqu’à rédiger ce fameux décret de l’abolition de l’esclavage du 27 avril 1848.

On pourrait passer des heures à lire ses écrits, que l’on peut faire défiler sur un écran interactif, et méditer sur ses bonnes paroles : « Disons nous et disons à nos enfants que tant qu'il restera un esclave sur la surface de la Terre, l'asservissement de cet homme est une injure permanente faite à la race humaine toute entière. »