Benoît Quintard, nouveau directeur du Parc Zoologique de Mulhouse

Pendant 14 ans, il a été le directeur adjoint du Parc Zoologique et Botanique de Mulhouse... Désormais, Benoît Quintard en est le directeur... tout court ! Vétérinaire de formation, passionné par son métier, il nous emmène dans les coulisses du zoo. - Mike Obri

© Mike Obri Benoît Quintard avec son animal fétiche, l'okapi

Pour les besoins de la photo, Benoît Quintard nous emmène faire un coucou à Dayo, l'okapi. Une crème. Son chouchou. « Après le départ de l'ancien directeur Brice Lefaux, ça coulait de source pour pas mal de monde que je reprenne le poste... mais ce n'était pas forcément une évidence pour moi ! » sourit-il. Il passe une partie de son enfance en Afrique, au Congo. Il a la chance de découvrir, un été, le très réputé Parc national Kruger en Afrique du Sud. éléphants, lions, rhinocéros, hippopotames en liberté... Un choc ! Une révélation. Plus tard, il sera vétérinaire ! « Pendant mes études à Nantes, il n'a jamais été question d'ouvrir plus tard un cabinet pour des animaux domestiques. Quand tu soignes un okapi, qui est l'un des derniers représentants de son espèce, cela fait sens. Je me sens plus utile qu'en castrant un chat... J'aime surtout la diversité infinie de ce métier : je vois passer des amphibiens, des insectes, des singes, des grands mammifères... c'est passionnant ! »

Après avoir travaillé au zoo de la Citadelle de Besançon, Benoît Quintard rejoint le Parc Zoologique de Mulhouse en 2010. « Un zoo très réputé dans la communauté scientifique, à l'international, pour son implication dans de nombreuses missions de conservation d'espèces menacées... Les Mulhousiens ne le savent pas toujours ! C'est vraiment l'ADN du zoo depuis les années 80 » souligne-t-il.

2025, une année-clé pour le zoo

Maintenant que Benoît Quintard est devenu directeur, qu'est-ce que cela change au quotidien pour lui ? « Beaucoup, beaucoup plus de réunions ! » convient-il. « Etre le directeur d'une telle structure signifie aussi avoir moins de temps pour exercer à la clinique vétérinaire du zoo. Mon objectif, c'est de rester proche des équipes, à leur écoute ». Le zoo compte en effet près de 70 salariés. Il évoque alors la création imminente d'un nouveau poste de responsable administratif et financier au parc zoologique. « Jusqu'à présent, c'était au directeur de gérer ces tâches-là, mais je suis avant tout un vétérinaire. Le zoo a besoin d'une personne qualifiée qui s'occupe à plein temps du volet financier, avec de l'énergie à consacrer au mécénat, qui reste à développer », précise Benoît Quintard.

« 2025, c'est évidemment Horizon Afrique, ses quatre nouveaux bâtiments et ses 50 espèces à y installer. Un très gros projet, qui a pris du retard. Mais on réfléchit déjà à la suite, on ne peut plus rester des années à ne rien proposer de neuf. On agit aussi avec l'évolution du regard éthique. Enlever toujours plus de béton, agrandir les espaces pour les animaux, quitte à diminuer le nombre d'espèces accueillies. Créer de nouvelles zones, c'est bien, mais d'autres infrastructures existantes sont vieillissantes, et il va bien falloir les rénover ou les repenser comme, par exemple, le bassin aux otaries. »

© Mike Obri Benoît est un vétérinaire hors-pair

Une chanson favorite?
Difficile à dire, c'est vraiment en fonction de l'humeur, pop, folk... Mais je dirais du rock, n'importe laquelle d'Arctic Monkeys ! (ndlr : évidemment, il a choisi un groupe avec un nom d'animal dedans !)

Spot préféré en Alsace ?
J'aime randonner dans les Vosges. J'ai un attachement particulier pour un petit coin près du col de la Schlucht, où j'avais emmené mes filles.

Resto ou café favoris à Mulhouse ?
Pour une pâtisserie, je suis obligé de citer Le Boudoir de Léa, installé dans la librairie Canal BD - Tribulles. C'est exceptionnel ! Et pour manger un morceau dans un joli cadre, Le NoMad.

Dernière grande joie ?
Lors de mes dernières vacances en Italie, dans les Pouilles... une baignade en famille dans un très bel endroit.

Un moment marquant au zoo ?
L'arrivée des okapis ! C'est une espèce qu'on ne trouve qu'au Congo, où j'ai passé ma jeunesse. Ce moment a donc été particulièrement symbolique pour moi, c'était un rêve de gosse qui se réalisait ! Après toutes ces décennies, enfin pouvoir approcher ces animaux chimériques....

Un animal-totem ?
L'okapi, pour ces mêmes raisons ! Et aussi la panthère de l'Amour, l'un des félins les plus menacés au monde.

Plus d'informations sur le Zoo de Mulhouse ici.

(Interview réalisée fin 2024)