C'est un monument bien connu qui se dessine dans le paysage industriel du quartier de la Fonderie à Mulhouse : "la Cathédrale" comme on l'appelle, l'ancienne fonderie de la SACM. Ce bâtiment a profondément marqué la vie de tout un quartier, et la reconversion de cette ancienne fonderie dans les années 2000 en a fait un lieu de culture et d'enseignement incontournable à Mulhouse. - Alix S.
© AS La Fonderie de Mulhouse en 2024
En 1826, le grand industriel textile mulhousien André Koechlin possédait de nombreuses usines dans ce quartier de la fonderie : elles produisaient des machines à tisser pour équiper ses filatures locales. L'innovation et les brevets pionniers étaient au rendez-vous, faisant de cette usine un des fleurons du groupe.
André Koechlin s'allie avec le groupe anglais Sharp, Roberts & Co et prévoit de construire avec ses nouveaux associés un site de production gigantesque de 9 hectares au delà de la porte du Miroir jusqu'au long du canal du Rhône au Rhin. En 1828, la fonderie principale produisait de manière prospère des pièces allant jusqu'à cinq tonnes, pour des filatures locales ou étrangères.
© Archives Municipales de Mulhouse
La nouvelle Fonderie autour de 1926
Elle fut reconstruite en 1924 par l'architecte mulhousien Paul Maroseau, ancien employé de l'architecte Paul Friese. Il réalisa un plan de bâtiment constant et linéaire, organisé sur 2 niveaux, complétés par des silos de stockage. L'ingéniosité du projet se traduit dans les dessins complexes de sa structure, encore visible aujourd'hui : une véritable dentelle de béton, apportant une luminosité constante dans le bâtiment et résistant aux vapeurs corrosives de la fonderie. Du nord au sud les étages supérieurs étaient composés de silos à coke, de cubilots et de sablières. Une usine "high-tech" pour l'époque, qui a employé des générations d'ouvriers pour fabriquer des locomotives pour le groupe SACM.
Elle aura traversé toutes les époques : les mouvements sociaux, la Seconde Guerre mondiale et la réquisition par le Reich, la reconstruction jusqu'à l'arrêt de la production de locomotives... Jusqu'à produire des moteurs thermiques pour le groupe finlandais Wärtsilä. Hélas, en 1997, c'est la fin : la dernière coulée de fonte et l'arrêt définitif de la fonderie, "d'Geisserei".
© Archives Municipales de Mulhouse
Les plans façade de la Fonderie à sa reconstruction
C'est la Ville de Mulhouse, propriétaire des murs, sous l'impulsion du maire de l'époque Jean-Marie Bockel, qui lance un appel à projet de réhabilitation de la fonderie en ruine. C'est un projet complexe, notamment à cause de la forte pollution du site et des risques sismiques auxquels la région est exposée. C'est l'atelier d'architecture Mongiello et Plisson, avec pour mandataire Emergence Architecture, qui réalise ce grand projet de rénovation après 6 ans d'études et 4 ans de chantier. Aujourd'hui, cette cathédrale de lumière de près de 17 000 m² abrite la faculté des Sciences Économiques Sociales et Juridiques, la cafétéria du CROUS, les Archives Municipale et un centre d'art contemporain (Kunsthalle). Une réhabilitation réussie qui pare la magnifique façade et sa structure de béton d'une verrière tout en transparence, offrant aux visiteurs une impression d'espace et de lumière tout en sublimant le patrimoine industriel et l'histoire passionnante de cet édifice.
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