Incroyable. Lors de son sixième passage fin décembre sur l’émission phare de France 2, On ne demande qu’à en rire - et qui a révélé entre autres Jérémy Ferrari ou encore Kev Adams - Antonia a obtenu quatre 20/20 de la part de l’impitoyable jury chapeauté par Laurent Ruquier. Et la productrice Catherine Barma d’ajouter : « Antonia est la révélation féminine que l’on cherche depuis 3 ans sur cette émission, je lui prédis une carrière énorme à la Florence Foresti ». Quel bonheur de voir enfin l’humoriste strasbourgeoise reconnue pour son talent. Son quotidien n’a d’ailleurs pas tardé à changer à la suite de ses passages à la télévision, comme elle nous le confie dans l'entretien qu'elle nous a accordé ci-dessous.
© C.Vergara Antonia fait un carton dans On ne demande qu'à en rire sur France 2JDS : Antonia, tout d’abord bravo ! Comment vivez-vous cette soudaine notoriété grâce à l’émission ?
Antonia : Je me méfie du succès immédiat, je n’oublie jamais que cela peut être très éphémère. Heureusement, je suis très famille, mon mari me ramène constamment à la réalité. Avec mon nouvel emploi du temps, j’ai moins le temps de voir mes deux filles de 4 et 6 ans, elles me manquent terriblement... Il faut savoir être humble. Mais je savoure ces moments : c’est que du bonheur ! J’ai toujours eu de l’ambition, mais je ne suis pas une sprinteuse, je préfère l’endurance. Je veux être fière de mon travail. Les paillettes, c’est joli, mais on les lance et elles finissent par retomber. Ma philosophie, c’est plutôt l’arbre que l’on plante. Il pousse très doucement mais il est là pour un moment.
Vous avez obtenu des notes très élevées dès votre arrivée dans l’émission : de quoi vous mettre une grosse pression ?
Ca va. Je n’ai pas trop d’angoisses concernant la page blanche, mais plutôt sur le choix des thèmes. Laurent Ruquier fournit à l’ensemble des participants une liste d’une vingtaine de thèmes, à nous de choisir les bons. On a dix jours pour écrire le sketch. J’écris tout, toute seule. Parfois, je discute de mes idées avec mes fidèles camarades de jeu de la troupe d’improvisation d’Inédit Théâtre à Strasbourg et ils me disent ce qu’ils en pensent. En ce moment, je fais de la carburation mentale, je me réveille la nuit pour noter les idées qui viennent.
Ce succès télévisé n’est pas le fruit du hasard. Vous tournez avec vos spectacles depuis de nombreuses années. On vous sentait proche d’une grande carrière mais celle-ci tardait un peu à venir, non ?
Je suis un bourreau de travail, j’ai été élevée comme ça, il n’y a que ça qui paye. J’ai hésité des mois avant de participer à l’émission. J’y ai vu des gens que je connais et que j’adore s’y vautrer. Se prendre des critiques terribles sur leur niveau de jeu. Je n’avais pas envie d’être la suivante à passer à la casserolle. Mais il est vrai que cette émission lance des carrières, j’y suis allé stratégiquement. Depuis que j’y apparais, ça n’a plus rien à voir, mes perspectives d’avenir ont volées en éclat ! On me propose des gros trucs tous les jours, le téléphone sonne sans arrêt, mes spectacles sont complets trois semaines à l’avance... Vraiment, c’est fou. Je ne m’y attendais pas, pas à ce point-là.
Moralité, il faut passer chez Ruquier pour que les gens viennent vous voir.
C’est le jeu : les cafés-théâtres misent sur les humoristes vus à la télé, ils savent qu’ils vont remplir leur salle beaucoup plus facilement comme ça. Dernièrement, on m’a contacté pour venir jouer dans un théâtre. Il y a un an ou deux, le même type m’avait dit qu’il ne croyait pas du tout à mon univers sur scène, à mon humour, que ça ne marcherait jamais... Là, il faut apprendre à décliner certaines propositions ! (rires)
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