Un salon du vin, c'est un moment primordial. Pendant des mois, des professionnels, arc-boutés sur une expérience de plusieurs années pour ne pas dire d'une vie, partent en quête d'un idéal théorique. Réunir, selon des critères éclairés, une palette de vignerons qu'ils savent être l'âme d'un savoir-faire et d'un terroir. Donc un moment forcément rare qu'il convient d'apprécier à sa juste valeur. C'est, pour l'organisateur, la volonté d'offrir un choix représentatif et à la hauteur de la passion dont il a fait un métier. Il y a ici, et pour chacun, un tacite engagement de respect réciproque : producteurs, organisateur et consommateurs aux antipodes de l'anonymat et animés par le même esprit de confiance.
DR Réussir son salon du vinAprès vous être acquitté d'une somme modique en rapport aux prestations (vous goûterez de grandes bouteilles), vous voici en possession d'un verre de dégustation. Ne l'égarez pas ! Sa forme spécifique, il se referme sur lui même, permet de concentrer les arôme volatils. S'il est évident que vous pouvez déambuler d'une table à l'autre selon le hasard de votre itinéraire ou l'affluence générale nous vous proposons ici un cheminement plus rigoriste. Comme lors d'un repas, il vaut mieux commencer par les élégances discrètes et monter graduellement pour terminer avec les breuvages les plus expressifs.
Les vins blancs secs délicats. Ils s'apprécient en ouverture de salon car les nuances sont sensibles. Ce sont des travaux d'orfèvrerie fine qui nécessitent pour les apprécier pleinement une certaine virginité aromatique du palais. La splendide minéralité d'un vin blanc élevé en cuve inox ne se révélera pas à des papilles surchargées.
Les vins blancs secs élevés en barriques. Le chêne apporte au vin une structure différente, plus typée. Le goût sera plus marqué.
Les vins rouges. Bien sûr, il y a là aussi, un ordre théorique qui correspond à la logique précédente. Mieux vaut privilégier en premier les vins dont l'élégance est plus discrète et finir avec les majestés les plus imposantes : le pinot noir avant le Syrah.
Les vins moelleux. En dernier. L'explosion sensorielle de ces liqueurs n'offrent plus aucune chance à leurs amis plus discrets. Idem, évidemment, pour les alcools forts.
Le meilleur moment pour visiter un salon ?
En fin de matinée. Vos sens sont en éveil et votre palais réceptif aux détails.
Le re-crachage. Un geste indispensable pour pouvoir apprécier pleinement le vin suivant et offrir sa chance à chaque bouteille goûtée... jusqu'à la dernière.
Zapper la mémoire. Manger un petit en-cas, buvez un verre d'eau au moment opportun.
Avantage féminin. L'homme a encore parfois du mal à imaginer l'association mets-vin. La femme cuisinière, plus sensible aux nuances, décèlera une magie potentielle. (Nous avons tous été déjà sidérés par un vin qui – hors bonne circonstance associative – passait presque inaperçu)
Vin français/vin étranger : faux débat. Mieux vaut lui substituer savoir-faire, droiture, passion... ou non. La qualité n'a pas de frontières
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