Voilà une conférence passionnante autour du Vin d'Alsace et de son avenir à laquelle nous avons été convié à la Confrérie Saint-Etienne. Que faire pour que les Vins d'Alsace soient plus visibles dans le carré fermé des grands vins mondiaux ? Etaient présents plusieurs dizaines de vignerons venus de Rouffach à Scherwiller, la jeune garde comme les anciens ; des journalistes spécialisés ; quelques pointures de la viticulture alsacienne ; le Haut-Rhinois Romain Iltis - Meilleur Sommelier de France 2012 ; ou encore Bernard Burtschy, chroniqueur vin au Figaro et président de la Fédération Internationale des Journalistes et Ecrivains du Vin (pas intérêt à marquer de bêtises dans ce papier !)
© Quad - Conseil Vins d'Alsace La mondialisation du marché du vin impacte aussi l'AlsaceVous ne le saviez pas forcément, mais l'Alsace viticole se trouve à un carrefour de son histoire. Plusieurs problèmes sont à résoudre. Le premier d'entre eux : un déficit d'image. Pour de nombreux consommateurs, aussi bien en France que dans le reste du monde, le Vin d'Alsace reste un petit blanc bon marché, loin derrière un Chardonnay de Bourgogne.
« Un gros pan de la profession ne veut pas entendre parler d'excellence, et veut rester à tout prix dans la production semi-industrielle », estime Jean-Michel Deiss, vigneron réputé à Bergheim. Un caviste d'envergure nationale confirme que les Alsace sont difficiles à vendre : « Comment expliquer qu'un Grand Cru Schoenebourg puisse se trouver à 9€ et à 40€ ? Ce n'est pas le même vin, et pourtant, il y a le sceau Grand Cru dessus... »
Régulièrement, le modèle bourguignon est cité en modèle du fait de sa hiérarchisation simple : Grand Cru/Premier Cru/Village/Région. En Alsace, la mention Premier Cru devrait arriver d'ici cinq ans : une véritable révolution ! Et un vieux cheval de bataille de nos vignerons. Mais qui ne va pas tout régler façon Harry Potter. D'autant plus que la majorité de l'assemblée reconnaît que sur les 51 Grands Crus que compte l'Alsace... tous ne se valent pas.
Un autre souci qui remonte souvent aux oreilles des professionnels : le consommateur ne sait jamais si l'Alsace qu'il achète sera sec ou carrément sucré, y compris avec des cépages traditionnellement secs comme le Riesling. Certains parlent alors d'un indice de sucrosité qu'il faudrait généraliser sur les contre-étiquettes. Le sommelier Romain Iltis prend la parole : « Dans les belles maisons régionales, le sommelier se doit de proposer des Vins d'Alsace. Mais souvent, on entend nos clients alsaciens nous répondre : non merci, les Alsace, c'est bon, on les connaît ! », s'amuse-t-il. Les Alsaciens, pas toujours les meilleurs prescripteurs de leurs propres vins ?
« L'Alsace, c'est 800 terroirs différents, la Bourgogne, 60. Pour l'amateur, ça ne constitue pas un problème. Mais pour le consommateur lambda, dur dur ! », estime Bernard Burtschy. « On a jamais fait autant de vins aussi complexes, où le vigneron est fier de son terroir », note alors Romain Iltis. « Pour moi, le Vin d'Alsace... c'est un peu flou, parce qu'il y en a beaucoup », avoue un passant interrogé à Colmar lors d'un micro-trottoir.
En fin de soirée, l'assemblée se met d'accord sur l'existence de deux segments sur le marché du vin : 80% de basique et 20% de premium. Et surtout, qu'il va être nécessaire de parler d'une seule voix et de chasser en meute, avec peut-être une mention "Alsace sec" à faire figurer rapidement sur les bouteilles.
Quelques bonnes phrases à retenir !
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