Choisir un vin : ou des possibilités presque aussi infinies qu'il y a d'étoiles dans le ciel. La première étape, pour bien comprendre le vin, c'est de savoir hiérarchiser les informations à son sujet. Tout d'abord, sa provenance (de France, d'Italie, d'ailleurs...) et plus particulièrement sa région de production (l'Alsace, le Rhône, le Sud-Ouest, les Pouilles...), son appellation (AOC et AOP) - qui peut se confondre avec la région, mais pas forcément. Exemple : le Saint-Emilion, c'est l'appellation, et c'est aussi un Bordeaux. Il existe près de 400 AOC/P en France ! Ensuite, on distinguera le ou les cépages (le type de raisins) qui composent le vin, et enfin, le millésime (l'année de récolte).
Avec 17 régions viticoles françaises, et des milliers de micro-spécificités, le terroir viticole français est ultra-complexe. C'est une chance (youpi la diversité) et une vraie plaie (pour y piger quelque chose). Pourquoi ce Pinot Noir de Rouffach ne goûte pas du tout comme ce Pinot Noir de Pommard ?! C'est pourtant le même cépage, gotfeutékel.
Imaginez le même ado... mais qu'on aurait élevé dans deux familles différentes (les Groseille et les Le Quesnoy, par exemple). En Alsace, on trouve par ordre d'excellence : l'AOC Alsace ; le lieu-dit (production plus stricte que l'AOC simple) et le Grand Cru. On aura aussi l'AOC Crémant d'Alsace, pour les bu-bulles, et les mentions Vendanges Tardives et Grains Nobles - nos fameux vins moelleux.
L'Alsace est réputée pour ses Grands Crus, au nombre de 51. Ce sont les plus belles parcelles du vignoble (qualité des sols, micro-climat, orientation, etc). Logiquement, les vins les plus qualitatifs en sont issus. Ceux-ci ne représentent que 5 % de la production alsacienne totale : bienvenue dans l'élite. Mais même là, il existe une petite hiérarchie régionale dont peu osent parler. Certains Grands Crus sont plus "courus" que d'autres : le mythique Schlossberg, le volcanique Rangen, le Hengst... D'une part, parce qu'historiquement c'est "comme ça", s'esch a so, et d'autre part, parce que de grandes maisons et vignerons travaillent dessus.
© M.O. Du Pinot Noir... d'Alsace
« Pour soutenir l'automobile, on peut conduire plus, mais pour soutenir la viticulture, on va pas picoler toute la journée, quand même... », philosophait notre bon vieux copain de PMU Tony. Et pourtant. Il n'est pas si loin de la vérité.
L'un des secrets d'une bonne connaissance des vins, « c'est encore d'en boire ! », résume Fanny Paillocher, major de la Confrérie Saint-Etienne. « On ne peut pas avoir de connaissances ou de points de comparaisons avec ce qu'on ne connaît pas... ». Pour bien comprendre le Riesling, il faut donc en boire. Plein. Pour bien comprendre le Pinot Noir, c'est la même chose. Des différents. De toute l'Alsace. Et d'ailleurs. Donnez-vous la possibilité de goûter des vins plus anciens, pour constater à quel point les années font évoluer leur goût et leur complexité (dans le meilleur des cas, avec des vins de garde). Moralité : buvez souvent, mais avec modération. Va comprendre, Charles...
Faites attention à quelques notions essentielles sur le vin : sa couleur, son gras, son nez, son acidité, le vin est-il sec, floral, sur le fruit, moelleux..? Avec quel plat le verriez-vous bien ? L'essentiel, si vous ne comprenez pas toujours tout, reste de se faire plaisir. « Un bon vin... c'est un vin que toi, tu trouves bon ! », nous a inculqué Christian Beyer, vigneron réputé à Eguisheim. La voix de la raison ! On pourra adorer un p'tit Pinot Blanc à 8€ super bien fait, et ne pas être fan d'un Gewurz' Grand Cru à 45€... Mike Obri
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