Les Tchèques, dont le territoire s’étendait jusqu’à l’Ukraine, étaient jusqu’au début du siècle rattachés à l’Empire des autrichiens de la famille Habsbourg, tandis que les Slovaques, à tradition principalement rurale, dépendaient de la Hongrie. Le 8 février 1867, par un jeu subtil d’alliance matrimoniale, l’empire autrichien cède la place à une double monarchie austro-hongroise. Ces deux états sont dirigés par François-Joseph 1er dont nous connaissons bien mieux la femme : l’impératrice Sissi, alias Romy Schneider.
DR Un Goulasch version slovaqueAu lendemain de la première guerre mondiale, l’énorme empire est disloqué. Pourtant, selon des historiens, par sa structure politique très souple, l’Autriche-Hongrie est un précurseur de l’Europe actuelle. C’est l’éclatement de la «Mitteleuropa» en une myriade d’états qui se caractérisent par une grande hétérogénéité de langues, de cultures et de religions. Parmi elles, la République Fédérale de Tchécoslovaquie qui sera, en 1938, victime de l’expansionnisme hitlérien à la suite des accords de Munich.
Après la guerre, ils pensent être peinards mais en 1948 les chars soviétiques pénètrent à Prague et les voilà contraints de rejoindre le bloc communiste. Leur volonté d’indépendance en 1968 (le célèbre printemps de Prague) est, une fois de plus, réprimée par l’envoi de chars russes. Persévérants, en 1989, ils retentent et réussissent enfin et pacifiquement à se séparer de leurs amis soviétiques. C’est l’épisode connu sous l’appellation de la Révolution de velours.
Néanmoins, la "colle" ne tient pas et le 1er janvier 1993, c’est la partition à l’amiable de la Tchécoslovaquie en deux états indépendants : La Tchéquie et la Slovaquie. Les deux républiques ont été admises à siéger à l’ONU, le mardi 19 janvier 1993. Cette adhésion s’est faite sous les applaudissements des autres membres, chose rare au sein de l’ONU, qui a accueilli favorablement une séparation sans heurts, parfois appelée "Partition de Velours" ou "Divorce de Velours".
Fait cocasse, la Slovaquie (430 000 habitants, capitale Bratislava) retrouve la Tchéquie le 1er mai 2004 dans le cadre du nouvel élargissement de l’Europe. La boucle est peut-être enfin bouclée…
Notre recette de Goulasch sous la direction de notre presque slovaque Marjorie.
Les ingrédients pour six personnes :
- 500 g d'épaule de bœuf (ou de viande bourguignon en général, comme le pot au feu)
- 500 g de collet de porc
- une queue de porc
- une poignée de cèpes (séchés, ça va bien)
- 4 tomates + 2 poivrons verts
- 4/5 cuillère à soupe d'huile neutre (pépin de raison ou tournesol)
- 3 gros oignons, deux gousses d'ail, Sel, poivre
- 2 cuillère à soupe bombée de paprika doux moulu
- 1 cuillère à soupe bombée de marjolaine (même séchée, ça va bien)
- 1 cuillère à café bombée de graines de cumin
- 80g de concentré de tomate (une mini boîte )
Pour le roux final
10 g de beurre + 4 cuillère à soupe de farine
Pour les Knedliky
- 8 cuillères à soupe de farine
- 1 jaune d'œuf
- ½ litre de lait
- 1 cuillère à café de sel
- 2 cuillères à soupe de margarine fondue
- une vieille baguette ou un demi pain bien rassis
Note à l'usage des adeptes du moindre effort : si après trois apéros, vous ne vous sentez pas la force de préparer les Knödel, vous pouvez les remplacer par 500 g de pommes de terre épluchées, lavées/séchées et coupées en quatre. Hop, vous disposez les patates dans la cocotte (optez pour une catégorie à "chair fondante", telles les Samba, Monalisa, Nicola...). En une heure le tour sera joué...
A accompagner avec un vin "caractériel" apte à survivre aux épices ou, plus originalement, d'un verre de bière...
Les Knedliky :
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