Nous nous intéressons à un gâteau qui a rendu célèbre notre région voisine trans-rhénane : la Forêt Noire ! (Schwarzwälder Kirschtorte en VO). Nous allons vous proposer deux versions : la vraie bien sûr, mais aussi une fausse, qui fera hurler de colère l'amateur éclairé... et de joie l'étudiant qui se joue du purisme.
⭐ Séparer blanc et jaune d'oeuf. Mélanger les jaunes avec le sucre. Réserver les blancs.
⭐ Faire fondre le chocolat avec le beurre dans une petite casserole.
⭐ Mélanger œuf/sucre/chocolat/beurre. Bien fouetter. Rajouter la farine et la levure, mélanger.
⭐ Dans un récipient, mélanger les blancs à présent, faites monter en neige. Avec un batteur, c'est plus simple.
⭐ Incorporer en souplesse ensuite le blanc dans la préparation en soulevant avec une spatule pour bien aérer. Quelques grumeaux ne sont pas un souci, la consistance doit être homogène, moins fluide qu'une pâte à crêpe. Vos tours de bras ont réussi à faire doubler le volume initial ? Bravo ! Préchauffer le four à 180°.
⭐ Enduire de beurre les bords et fond du moule, puis légèrement saupoudrer de farine. Verser votre préparation mais garder une marge en sachant que ça va gonfler d'environ 50% à la cuisson selon votre largeur de moule.
⭐ Enfourner pour 20 à 30 minutes. Vérifier en piquant avec un couteau. Lorsque la lame sort sèche, c'est bon.
⭐ Faire refroidir. Si le soufflé s'effondre : triste. Il n'était pas assez cuit. S'il ne monte pas, il n'était pas assez fouetté. Ensuite, il faut fabriquer le gâteau : découper 3 cercles de génoise. Fouetter la crème et le sucre vanillé pour obtenir une Chantilly puis imbiber du jus de cerise avec un pinceau chaque cercle de génoise. Rajouter un peu de Kirsch. Entre chaque disque, de la crème chantilly et quelques cerises. Enfin, terminer en maçonnant de chantilly, puis de copeaux de chocolat.
Sans batteur électrique, ni moule, ni œufs. Une génoise chocolatée déjà prête, des cerises dans leur jus, de la chantilly en bombe, des copeaux de chocolat et le tour est joué. Budget risible mais il faut se souvenir de bien imbiber la génoise, même industrielle !
© DR Miam, une bonne Forêt Noire !
La Forêt Noire est le massif montagneux du Land du Bade-Wurtemberg en Allemagne. C'est le pendant de nos Vosges. Situé en vis-à-vis, il culmine à 1493 mètres (le Feldberg) et bat notre Grand Ballon d'environ 70 mètres.
Mulhouse et la Forêt Noire, aujourd'hui sont amis mais en 1466, Mulhouse, aidée par ses copains suisses a répliqué avec une rare violence à la menace des Habsbourg de mettre en cause l'autonomie déjà conséquente de la cité du moulin. Durant quinze jours ce fût l'enfer et plus d'une centaine de villages des deux côtés de la vallée du Rhin et plusieurs forteresses ennemies furent rasées. Une victoire mulhousienne sans appel mais qui a longtemps nourri la défiance de quasi tous leurs voisins, y compris proches alsaciens.
Le Saint Empire romain germanique avait perdu et Mulhouse est devenue une République libre et indépendante, un îlot bizarre un peu suspect. Les alliances avec Berne, Uri, Zurich leur ont fait adopter la Réforme avec, plus tard, l'établissement complet et exclusif du culte protestant mais aussi, malheureusement, toutes les dérives liées à l'absolutisme.
La Forêt Noire. Cette pâtisserie réconcilie tout le monde et scelle définitivement la fraternité de nos peuples.
Le pâtissier Josef Keller de Bad Godesberg la créa en 1915. Si les desserts à base de cerise et de crème sont anciens en Forêt Noire, c'est lui qui a immortalisé cette génoise au cacao, parfumée au kirsch, fourrée de cerises au sirop et de crème chantilly, décorée de copeaux de chocolat.
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