A la découverte de la bière d'Alsace

L’Alsace a une longue tradition de savoir-faire culinaire et sa fertile vallée compte également de belles plantations de houblon.

Que seraient nos villes sans les Winstub ? Personne ne se plaint que nous soyons une formidable destination touristique mais qui songe à remercier nos viticulteurs et nos brasseurs ? Si le discours anti-plaisir venait à se radicaliser, nous n’aurions plus qu’à déménager à Vichy ou à Evian, connus pour leur boissons politiquement correctes... Heureusement, nous n’en sommes pas là et, en toute modération nous vous proposons de (re)découvrir les bières, alsaciennes ou non.

La bière et l'Alsace : une longue tradition

Une fois de plus, nous devons admirer la civilisation égyptienne qui inventa le procédé il y a six mille ans. Les Gaulois s’emparent du brevet et la nomme "Cervoise". Il faudra attendre le IXème siècle pour qu’enfin des Moines songent à l’épicer de houblon et lui donner son goût actuel. Aux brasseries monacales, se substituent peu à peu des entreprises indépendantes, parmi lesquelles celle d’Arnoldus Cervisarius, qui fonde en 1260 la première brasserie alsacienne. Et c’est en 1268 que Saint Louis crée le premier corps de métier de brasseur. A Strasbourg, la corporation prend le nom de "tribu des tonneliers".

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Des bières en Alsace dès le XIIème siècle

Si les premières brasseries alsaciennes datent du XIII siècle elles connaissent veritablement leur âge d’or entre 1855 et 1870 (lors de l’invasion allemande). Grâce aux progrès scientifiques et techniques, la bière passe du stade artisanal à la catégorie industrielle. Les brasseurs profiteront également de la ligne de chemin de fer Strasbourg-Paris pour inonder la capitale de leur fabuleux breuvage. Même les plus anciens ne se souviennent pas que lors de l’exposition universelle de 1867 les brasseurs strasbourgeois ont raflé TOUTES les médailles d’or. La légende était en marche.

Des brasseries alsaciennes à la réputation mondiale

A l’étroit à Strasbourg, les professionnels du houblon fermenté se sont ensuite repliés à Cronenbourg, Schiltigheim ou encore Koenigshoffen. Plus près de nous, et certains l’ignorent, mais la brasserie de Lutterbach jouissait d’une réputation mondiale du XVII ème siècle et ce jusque dans les années 60. Aujourd’hui, grâce à de bonnes volontés locales, c’est une excellente brasserie artisanale et un restaurant.

Les verres à l’effigie de l’Alsacienne qui cligne de l’oeil en picolant et surtout les plaques émaillées sont devenus de véritables objets de convoitise chez les collectionneurs.

Lente érosion de la diversité des bières d'Alsace...

En 1803, 250 établissements fonctionnaient à Strasbourg. Aujourd’hui, l’Alsace ne compte plus que 6 brasseries (Fischer, Heineken, Karlsbrau, Kronenbourg, Meteor, Schutzenberger) qui fabriquent environ 50 % de la production française de bière.
Pour protéger et défendre la profession il existe le Club de la Bière du Parlement européen. Sans vouloir faire de mauvais jeux de mots, il s’agit d’un groupe de pression qui vise à revaloriser l’image du breuvage auprès des instances européennes. Le risque existe qu’après le tabac, les brasseurs soient soumis à une legislation plus contraignante. Et demain... sur chaque frite la mention " Attention au taux de cholestérol ?"

Devinette stupide ! Quelle est la différence entre la bière et un chasseur ?  .....Il existe des bières sans alcool... 

NDLR : 6 juin 1664, Jérôme Hatt obtient son diplôme de tonnelier-brasseur et fonde, place du Corbeau à Strasbourg, la Brasserie du Canon. Pour échapper aux crues régulières de l'Ill, l'entreprise s'installera en 1850 dans le quartier de... Cronenbourg, dont elle prendra le nom en 1947.

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