N’hésitez pas car le Portugal vous réserve de très bonnes surprises : un accueil chaleureux, un climat d’une douceur paradisiaque, des spécialités gastronomiques réputées. Le bonheur à portée de main...
DR Le Porto et ses différentes appellationsLe Portugal est le pays le plus occidental de l’Europe. Au XVe et XVIe siècle il était, grâce aux colonies, un des états les plus puissants du monde. La dictature, installée en 1926, a été éradiquée en douceur en 1974 avec la Révolution des Œillets. Des militaires, appuyés par la population qui leur offrait des fleurs, assuraient la transition vers la démocratie. L’ONU, et c’est la première fois de son histoire, s’est levée pour applaudir de longues minutes cette transition pacifique qui est devenue un magnifique modèle pour le monde. Il est probable que la Tchécoslovaquie s’en soit inspirée pour sa propre Révolution de Velours. Encore plus fort, le Portugal, dans la foulée, rendait sa liberté aux anciennes colonies et préparait son économie pour adhérer en 1986 à l’Union Européenne. Un parcours exceptionnel et courageux qui ne peut qu’être cité en exemple. Bravo !
Bien sûr, il y eut un prix à payer et le Portugal a connu une crise qui a forcé de nombreux compatriotes à chercher du travail dans d’autres pays, dont la France, mais c’est aussi grâce à cela que nous avons beaucoup d’amis portugais. Ils sont, sans s’en douter, les meilleurs ambassadeurs et aujourd’hui, retour d’ascenseur, nous visitons leur pays avec, à juste titre, un a priori très favorable. Là-bas, le salaire mensuel moyen est proche de 400€ mais la situation va probablement vite évoluer. Une grande majorité de la population de plus de cinquante ans parle un très bon français.
Les Anglais sont de grands amateurs de Bordeaux... et de Porto. Ils savent qu’il y a autant de différence entre un banal Ruby et un Vintage qu’entre un mousseux de fête foraine et un grand champagne. Les Portos sont généralement des vins d’assemblages de multiples cépages, voire de millésimes, et les dénominations peuvent laisser perplexe le débutant. Comme d’habitude, vous ne dénicherez probablement jamais de produits réellement convaincants dans la grande distribution. Les perles rares se trouvent bien sûr chez un caviste professionnel.
Pour vous aider, nous allons classer les différentes appellations par ordre ascendant.
Porto style Ruby : le bas de gamme. Uniquement en rouge. Un élevage en fût de deux ans maximum. Souvent terne et inintéressant comme peut l’être un Beaujolais nouveau par rapport à des vrais vins de garde. Il n’évolue plus en bouteille. Bof, à part peut-être pour un melon au Porto ou la confection des sauces.
Porto style Tawny: le plus connu en France. Une bonne entrée pour découvrir les complexités aromatiques... à condition de dénicher les bonnes bouteilles. De 3 à 5 ans de vieillissement en fût. Pas d’évolution en bouteille car filtré.
Aged Tawny : depuis quelques années cette nouvelle appellation a fait son apparition. Une indication d’âge sur certaines bouteilles est souvent un gage de qualité (le producteur a mélangé plusieurs millésimes vieillis depuis leur naissance en fût et fait une moyenne. Par exemple pour moitié du 5 et 15 ans = 10 ans d’âge). Par contre, s’il est indiqué un millésime (Colheita), le vin ne provient que de la récolte de cette année. Selon l’âge, la couleur varie du rouge profond au roussâtre, d’où son nom. De l’avis des connaisseurs, les Tawny évoluent peu ou pas à partir du moment où ils sont mis en bouteille, d’où l’intérêt des 10-20-30 ou 40 ans d’âge. CQFD.
Porto LBV (Late Bottled Vintage) : issu d’une seule année, précisée sur l’étiquette. Nous sommes dans l’aristocratie de la gamme. Il est récolté les bonnes années, en vendanges tardives, mais n’est pas tout à fait au niveau de qualité requis pour mériter la mention Vintage. Vieilli en fût de 4 à 6 ans pour accélérer le vieillissement, sa couleur s’éclaircit sans accéder toutefois au roux. Les meilleurs ne sont pas filtrés et continuent d’évoluer en bouteille comme nos grands crus.
Vintage : le roi des Portos. Il provient des meilleurs terroirs et uniquement des meilleures années. On n’en produit que 2 à 3 fois par décennie (environ 5% de la production). Il n’est pas filtré et passe deux années en foudre. Ensuite il vieillit en bouteille et il serait regrettable de ne pas le laisser reposer au moins une dizaine d’années pour s’exprimer pleinement. Comme pour le vin jaune, il n’existe quasiment pas de limite pour le vieillissement mais contrairement aux autres Portos il est hors de question de garder une bouteille entamée. Un Vintage se décante et se boit dans la soirée. Invitez des amis ! Tous les autres, LBV compris, supportent facilement trois mois après l’ouverture de la bouteille.
Le Porto blanc, décliné en doux, sec ou extra-sec. Il supporte le glaçon et la fonction d’apéritif.
Les Français, un peu goujats, le boivent traditionnellement à l’apéritif, chambré. Les Portugais, rafraîchi, mais, bien sûr, sans glaçons. Les amateurs éclairés, donc anglais, réservent leurs meilleures bouteilles pour le digestif. Eux savent qu’il s’agit d’un vin trop fort et trop classe pour l’apéro. Une autre école le réserve pour certains fromages persillés ou, plus classiquement pour les desserts au chocolat. Les amateurs de cigare ricanent car ils savent que le Porto est né pour se marier en toute heure du jour ou de la nuit avec un Havane.
Les sites internet vous recommandent de le garder dans le réfrigérateur pendant une quinzaine de jours maximum. Nous sommes allés sur place, à l’Institut National du Porto à Lisbonne et un responsable nous a confié qu’à part les Vintage, ils supportaient tous trois à six mois après l’ouverture. Bien sûr, vous limiterez encore les risques si vous utilisez une de ces astucieuses petites pompes qui font le vide d’air dans les bouteilles.
Si vous vous rendez à Lisbonne, ne faites pas l’impasse sur l’Institut du Vin de Porto. C’est un espace très confortable (presque tendance ministérielle) situé dans le sympathique quartier Bairro Alto, le cœur "djeun" de la ville. Là-bas vous pourrez vous initier tranquillement à ce breuvage car tous les bons producteurs sont représentés. Ruby, Tawny, LBV, Vintage, dans toutes les années et pour tous les prix (entre 2 et 15€ le verre bien servi). Ce dernier prix peut sembler exagéré mais nous avons calculé qu’en proportion du prix des bouteilles concernées vos gorgées sont subventionnées par l’Institut.
Allez-y après un bon repas, le lieu est ouvert jusqu‘à deux heures du mat’ !
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