Recette de la galette des rois
DR Galette des RoisCommençons l’année en dégustant une bonne galette des rois. Il fût une époque où l’Epiphanie était la plus grande fête du christianisme. Aujourd’hui, pour la grande majorité c’est la journée où l’on désigne rituellement les rois. Pendant une semaine chacun va manger cette spécialité et essayer de tomber prudemment sur la fève. L’élu(e) revêtira une couronne en magnifique carton. Puis chacun, en acte d’allégeance, s’agenouillera devant le nouveau souverain qui pourra distribuer des ordres toute la journée. Une merveilleuse tradition et une recette enfantine susceptible de multiples variantes.
L’ensemble de l’équipe de Spectacles vous souhaite une excellente année. Que santé, prospérité et bonne humeur règnent sur vos familles. Vous savez que de notre côté, dans cette rubrique, nous continuerons à promouvoir les réjouissances de vos palais. Ce mois-ci, en cuisine, nous fêtons l’Epiphanie.
La date de l’Epiphanie – le 6 janvier – a pris la succession de l’ancien rite païen des Saturnales. En ces anciens temps, pendant sept jours, tout était permis. Ainsi, par exemple, les soldats tiraient au sort un condamné à mort qui devenait roi pendant les festivités. Puis on l’exécutait...
Autre époque, autres mœurs. Pour les chrétiens, la date correspond à la présentation de Jésus aux rois mages. On sait qu’ils s’étaient fiés à l’étoile du berger (le GPS de l’époque) pour retrouver l’enfant et lui offrir de l’or, de la myrrhe, et de l’encens. Les amoureux de la symbolique noteront que les cadeaux visent le pouvoir royal (or), le pouvoir sacerdotal (l’encens, utilisé lors des cultes) et le pouvoir spirituel (la myrrhe servait surtout à embaumer les morts). Le geste signifiait que les trois pouvoirs reconnaissaient l’orthodoxie du christianisme comme successeur de la Tradition primordiale.
L’avènement d’une nouvelle époque saluée et accréditée par Melchior, Gaspard et Balthazar un blanc, un noir, une peau cuivrée, tous orientaux et certes Mages mais plus probablement des sommités religieuses, politiques et scientifiques.
En Espagne, la fête de l’Epiphanie est adorée par tous les enfants : c’est la vraie date de distribution des cadeaux.
La galette française est une survivance de l’époque saturnale, adaptée à la chrétienté et arrangée à la sauce féodale. Un mélange de traditions. On en trouve trace dès le 14e siècle. On l’appelle « des rois » surtout car la période coïncidait avec les redevances féodales et il était d’usage d’en offrir une à son seigneur. A la maison, elle était partagée en autant de portions que de convives, plus une. Cette portion supplémentaire appelée « part du Bon Dieu » était destinée au premier pauvre qui se présentait.
On sait qu’une fève est cachée dans le gâteau et selon les statistiques, il est possible que le couteau l’atteigne ou qu’elle apparaisse aux regards trop curieux. La triche n’est pas exclue. Pour contrecarrer ce fâcheux incident, on prie le plus jeune de la famille de se glisser sous la table pour désigner qui aura quelle part. C’est ingénieux et si vous respectez ces instructions, même la fine équipe de Ocean fourteen, sera bien embêtée pour braquer la fève.
Ensuite il suffit de se rendre à Reims pour se faire couronner en carton et choisir son conjoint. Le couple royal règne une journée entière et il est interdit de le décapiter. Les autres deviennent manants et doivent obéir sous peine de terribles sanctions. Depuis peu, l’usage veut que le souverain paye la prochaine galette et cette intéressante nouveauté semble issue de la corporation pâtissière qui a vu là un excellent moyen de vendre ad æternam des gâteaux.
Le saviez-vous ?
Elle est offerte tous les ans par les artisans boulangers-pâtissiers. Elle ne contient pas de fève de façon à ce que le président de la République ne puisse pas être couronné.
Le musée de Blain (Loire Atlantique) en conserve plus de dix mille. Un pèlerinage obligatoire pour tous les fabophiles qui peuvent s’y rencontrer et évoquer leur passion sans craindre les bâillements enthousiastes de leurs amis locaux.
On consomme à l’Epiphanie une brioche ronde fourrée aux fruits confits. Elle est plus chère et un peu plus complexe à réaliser.
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