Les métiers de l'artisanat dans le Haut Rhin

Reportage : les métiers de l'artisanat dans le Haut-Rhin

«Première entreprise de France», l’artisanat est aussi l’un des principaux employeurs de notre région, représentant en 2010 pas moins de 16% de la population active. C’est que l’on parle là de très petites entreprises, mais elles irriguent tout le tissu économique local : l’artisanat représente 250 métiers, dans l’alimentation, le bâtiment, l’automobile, l’électricité, le bois, la mécanique et la métallerie, la beauté, la santé...

Made in coin-de-la-rue

Autant de professions qui se caractérisent par un engagement personnel passionné, par l’amour du travail bien fait et par des salaires souvent motivants. Le côté «humain» de l’affaire n’est pas négligeable : l’artisanat, c’est aussi l’économie à hauteur d’homme, la proximité et le conseil personnalisé, autant de valeurs qui prennent une nouvelle vigueur par temps de crise économique et écologique. Ras-le-bol du «made in China» dévalué : le «made in coin-de-la-rue», c’est l’avenir !

Bien sûr, il est notoire que certains secteurs de l’artisanat n’affichent pas la même santé que d’autres, mais cela ne doit pas décourager les vocations : n’oublions pas que les fluctuations saisonnières varient suivant les années et les régions.

D’autres objections restent liées à une représentation de l’artisanat quelque peu ringardisée par des décennies de fuite en avant industrielle, financière et mondialisatrice : vu les dégâts qui apparaissent maintenant au grand jour, on peut espérer que la noblesse du geste, de la qualité et de la proximité soient reconnue comme base d’un nouvel art de vivre, où la personnalité du professionnel compte plus que le logo.

Des débouchés pour tous dans le Haut Rhin

Ajoutons que les métiers de l’artisanat s’ouvrent de plus en plus aux filles, «et pas seulement aux coiffeuses et aux fleuristes, mais aussi parmi les maçons», comme le souligne Nathalie Kauffmann, conseillère des métiers de l’artisanat pour la Chambre des Métiers d’Alsace. «Il est temps de changer les mentalités !».

En résumé, il importe de ne plus considérer l’apprentissage dans l’artisanat, comme c’est encore trop souvent le cas, comme une issue par défaut pour ceux qui ne se plaisent pas à l’école : pour que le projet aboutisse, il s’agit d’avoir une vraie idée de ce que l’on veut devenir. Les débouchés s’ouvrent alors largement puisque le taux d’insertion professionnelle à l’issue d’un apprentissage s’élève à 87% !

L’apprentissage dans le Haut Rhin , une expérience de terrain

Dégommons les dernières idées reçues en faisant remarquer que la filière est largement diplômante, avec des niveaux qui s’échelonnent de V (CAP) à I (Ingénieur), en passant par les Bacs et Brevets professionnels, DUT et Licences Professionnelles. «Les diplômes ont la même valeur quand ils ont été préparés en apprentissage, ce n’est en aucun cas une filière au rabais», souligne Eric Klopfenstein, responsable du service jeune et formation à la Chambre des Métiers d’Alsace.

Bien au contraire, l’apprentissage permet au jeune qui passe par là de se targuer d’une irremplaçable expérience de terrain. «C’est sûr, coiffer la tête d’une vraie cliente qui bouge et qui parle, c’est très différent que de le faire sur une fausse tête en plastique, illustre Eric Klopfenstein. Il s’agit d’apprendre un métier dans les conditions réelles d’exercice. Et le fait de gagner un salaire tout en poursuivant ses études est souvent déterminant.»

L’embauche peut être la finalité d’un apprentissage qui se déroule bien : une entreprise préférera toujours quelqu’un qu’elle connaît, qui a déjà l’expérience de ses clients et de ses process. C’est aussi une manière de former les futurs repreneurs éventuels, dans des entreprises dont les gérants approchent souvent de la retraite.

Un premier pas dans la vie active

Bien entendu, pour que cela se passe aussi bien, il importe de savoir ce que l’on fait là, d’y être entré avec une vraie motivation. «Trop souvent, les jeunes subissent l’orientation, alors qu’il s’agit de devenir acteur : pour nous, le but, c’est de trouver le bon candidat à l’apprentissage pour la bonne entreprise, c’est le début d’une vraie carrière, observe Eric Klopfenstein. L’apprentissage, c’est aussi l’entrée dans le monde du travail, il faut savoir s’accrocher car on joue tout de suite un vrai rôle dans les entreprises artisanales».

Voilà pourquoi il est conseillé de bien réfléchir et préparer son projet : la Chambre des Métiers propose régulièrement des ateliers pour aider les jeunes à y voir plus clair. Les stages de courte durée (5 jours) sont également un bon moyen de se rendre compte de la réalité des métiers. Le début d’une longue carrière ?

Témoignages :

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