Cette fois, c’est décidé, il faut changer : que ce soit pour porter un projet personnel, pour remédier à une situation professionnelle non adaptée ou suite à un licenciement, il est de plus en plus rare de ne pas passer par la case «reconversion» au cours de sa carrière. Quelques pistes pour bien franchir un cap jamais facile.
© © Mat Hayward - Fotolia.com Cette fois, c'est décidé, il faut changer de viePourquoi on veut changer, c’est la première question qu’il faut se poser pour construire un projet solide. «Le plus souvent, les personnes que je reçois se posent des questions sur leur avenir professionnel, ne se sentent plus en phase avec leur métier, ne supportent plus leur environnement de travail», note Lydia Pelloux, conseillère en orientation professionnelle à l’Orientoscope à Mulhouse.
Les reconversions édifiantes de salariés qui plaquent tout pour se mettre à leur compte, un projet bien solide en main, ou qui choisissent de rompre une brillante carrière pour vivre un rêve, restent nettement moins courantes... Il n’en reste pas moins que la perspective de se mettre au vert, de prendre son indépendance, de se donner finalement les moyens de vivre une vie plus équilibrée et plus en accord avec sa personnalité, sont toujours des rêves ancrés dans le coeur de bien des actifs stressés !
Quoi qu’il en soit, il s’agit d’être au clair avec soi-même : quand on se demande pourquoi on veut changer, on peut découvrir qu’une évolution interne à l’entreprise, ou la poursuite du même travail dans une autre entreprise, peut remédier au problème sans avoir à tout changer.
«Il ne faut pas cacher qu’une reconversion, c’est beaucoup d’efforts... Je dois toujours mettre les gens face aux réalités, reconnaît la conseillère. Les salariés connaissent mal les dispositifs comme le CIF et le DIF, qui peuvent leur faire bénéficier de formations. Ce sont des droits : quand on est motivé et bien informé, il n’y a aucune raison qu’ils leurs soient refusés». D’où l’importance de bien s’informer... Tout en discernant sa voie dans l’afflux d’infos.
Inutile de préciser que l’assistance d’un spécialiste s’impose : si des conseils peuvent être librement donnés dans des lieux comme l’Orientoscope (qui dépend de la CCI), les dossiers ne peuvent être réellement suivis que par le Pôle Emploi.
Dans le cas d’une création d’entreprise, c‘est la CCI ou la Chambre des Métiers (pour l’artisanat) qui prennent en main les dossiers et sont à même de donner des éclaircissements sur les aides et les différents statuts existants.
«Souvent, pour concrétiser leur projet, les gens ont besoin d’un socle de connaissances et de diplômes, poursuit Lydia Pelloux. Chaque cas est différent et nécessite de trouver une logique à mettre en oeuvre...» Par exemple, décrocher une VAE (Validation des Acquis de l’Expérience) pour accéder au niveau bac+2 nécessaire pour entrer dans telle ou telle formation ! «La reconversion, ce n’est pas un long fleuve tranquille, il faut souvent l’aborder à moyen ou long terme. Et si la formation est souvent nécessaire, c’est que le diplôme est plus que jamais une clé pour l’embauche».
D’où viens-je ? La reconversion est l’occasion d’un bilan personnel indispensable pour savoir ce dont on est capable, ce qu’on peut mettre en avant. Il s’agit de faire le point sur ses compétences, son potentiel... et ses limites ! Outre une indispensable remise à jour du C.V - c’est fou, tout ce qu’on peut acquérir comme expériences, au cours d’une vie professionnelle -, un bilan de compétences peut être établi pour être au clair avec soi-même.
Où vais-je ? Pour mieux se rendre compte de là où l’on s’engage, et par là même consolider son projet, il est toujours bon de tâter le terrain, notamment en rencontrant des professionnels, futurs confrères potentiels. De quoi remettre à plat certaines idées fausses que l’on se fait, entre le rêve et la réalité, mais aussi mieux se rendre compte des moyens à mettre en oeuvre pour suivre leur voie.
Gare aux effets de mode. Lydia Pelloux nous invite à prendre garde à ne pas se laisser aveugler par certains engouements médiatiques qui ne correspondent pas à la réalité sur le terrain. Bien se renseigner, une fois encore, avant de foncer tête baissée...De même, s’il est aisé de devenir auto-entrepreneur, il ne faut pas oublier que cela n’implique pas de rentrée d’argent immédiate et sans effort, bien au contraire...
Ne pas craindre les parcours sinueux. Il n’est pas anormal de reconsidérer son projet en cours de démarche, de s’adapter à la réalité du terrain ou de ses propres capacités : la reconversion, c’est un chemin qui ne mène pas toujours là où l’on s’y attendait, mais au parcours toujours riche en enseignements. N’oublions pas que les profils atypiques, issus de carrière non linéaires, peuvent être très appréciés pour la diversité des expériences et des compétences qu’ils supposent.
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